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Libération
Vu de Londres

Pour le prince Philip, la retraite à 96 ans

Le prince Philip, époux de la reine Elizabeth II et bientôt 96 printemps, prendra sa retraite à l'automne. La convocation du personnel royal jeudi matin à Buckingham Palace avait provoqué de nombreuses spéculations.
Philip d'Edimbourg (au centre) lors d'une visite dans un zoo du nord de Londres, le 11 avril. (Photo Ben Stansall. AFP)
publié le 4 mai 2017 à 13h12

Le suspense, jeudi depuis l'aube, aura été insoutenable. Armées de caméras de télévision plantées devant Buckingham Palace, spéculations fiévreuses, dépoussiérage des nécrologies, le cirque médiatique royal avait été déployé en force. Le tabloïd Daily Mail avait mis le feu aux poudres en annonçant en fin de nuit que tout le personnel royal avait été convoqué pour une réunion extraordinaire.

Et puis, comme toujours chez les British, on revient au bon vieux Shakespeare et à son fameux «Much Ado About Nothing», beaucoup de bruit pour rien. A presque 96 ans, le mois prochain, le prince Philip, époux de la reine Elizabeth II, se retire de la vie publique. Ni plus, ni moins.

«Plus de rôle actif»

Il remplira ses engagements déjà prévus jusqu'à l'automne, mais cessera ensuite d'inaugurer des terrains de golfs, de découvrir des plaques sur des terrains de cricket comme mercredi ou de saluer tel ou tel régiment de beaux soldats chamarrés, a annoncé Buckingham Palace. En revanche, il n'est pas sûr qu'il renoncera formellement à balancer une ou deux de ses gaffes légendaires au gré de ses sorties. D'autant qu'il se réserve le droit «d'accomplir de temps en temps une sortie de son choix».

Même les princes ont droit à une retraite dorée. Et mine de rien, ce prince-là, marié depuis presque 70 ans à la reine, était très occupé. Patron, président ou membre de plus de 780 associations ou organisations, il a été, en 2016, le cinquième membre le plus actif de la famille royale, avec pas moins de 110 engagements. Même s'il restera «étroitement associé à ces organisations, il n'y remplira plus de rôle actif», a précisé le palais.

Le royaume a poussé un soupir de soulagement en apprenant que non seulement la reine Elizabeth II, 91 ans, était toujours de ce monde, mais qu'elle continuerait à «remplir l'intégralité de ses engagements officiels». Sa science du salut de la main pourra encore être étudiée pendant quelque temps. Sa mère, la Queen Mum, a vécu jusqu'à 101 ans.

En décembre dernier, la souveraine et le prince Philip avaient tous deux soufferts de refroidissements suffisamment sérieux pour susciter une vive inquiétude. Leur âge avancé implique évidemment que chaque annonce inhabituelle, chaque annulation de la présence de l'un ou de l'autre, provoque une agitation fiévreuse. The Sun s'est d'ailleurs laissé prendre au piège, en annonçant brièvement sur son site le décès du Prince Philip et en publiant sa nécrologie.

L’annonce du décès de la reine fera l’objet d’un protocole parfaitement rodé, que la BBC notamment répète soigneusement chaque année. Et cette annonce ne comprend pas de convocation du personnel de la maison royale au milieu de la nuit.