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Libération

Paul Manafort, l’ex-directeur de campagne

publié le 10 mai 2017 à 20h36

Donald Trump l'avait recruté en mars 2016 pour «présidentialiser sa campagne». Paul Manafort a finalement démissionné quelques mois plus tard, remplacé par Kellyanne Conway. La cause de ce départ soudain : des révélations sur son implication dans une affaire de corruption politique en Ukraine. Le lobbyiste aurait reçu 12,7 millions de dollars (11,3 millions d'euros) entre 2007 et 2012, alors qu'il était consultant pour le parti prorusse de l'ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Quand le New York Times révèle que plusieurs membres de l'équipe de campagne de Donald Trump ont eu des contacts répétés avec de hauts responsables du renseignement russes l'année précédant l'élection, Paul Manafort est directement visé.

«Je n'ai jamais parlé sciemment à des agents du renseignement russe, se défend-t-il. Ce n'est pas comme si ces personnes portaient des badges où il est marqué "je suis un agent du renseignement russe".» Selon l'agence Associated Press, Paul Manafort aurait proposé secrètement en 2005 un plan stratégique au magnat russe de l'aluminium Oleg Deripaska, afin d'aider le gouvernement de Vladimir Poutine à développer son influence économique, politique et médiatique aux Etats-Unis, en Europe et dans les anciennes républiques soviétiques. Il aurait touché pour cela quelque 10 millions de dollars par an entre 2006 et 2009. Paul Manafort dément avoir œuvré pour les intérêts de l'Etat russe, assurant avoir travaillé pour Oleg Deripaska en tant que «représentant personnel ou d'affaires dans des pays où il avait des investissements». Toujours est-il que la Maison Blanche a pris aujourd'hui ses distances avec ce conseiller qui a, selon son porte-parole, «joué un rôle très limité dans un laps de temps très court».