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Libération
EDITORIAL

Docteur Maboul

publié le 16 mai 2017 à 20h56

Il y a un peu plus d'un an, Donald Trump n'était alors qu'un simple prétendant à la Maison Blanche. Comme à son habitude, il avait attaqué l'épouse de son concurrent Ted Cruz, se moquant de son apparence, via un tweet totalement répugnant. Appelé à s'expliquer sur CNN, Trump finit par lâcher un «c'est lui [Cruz] qui a commencé !» «L'argument d'un enfant de 5 ans», le tança son intervieweur. Un an plus tard, plus de cent jours après la nomination de Trump, cette remarque résonne encore. Les observateurs, journalistes, experts, politiques, adversaires écarquillent un peu plus les yeux devant chaque sortie du président américain. Jour après jour, on a découvert qu'il était mal préparé, inculte, non professionnel, menteur, etc. Voici qu'on apprend qu'il fait le malin, et qu'au lieu de montrer ses biscotos comme le ferait un môme de 5 ans, il dévoile des infos qui devraient rester confidentielles. Agir comme un enfant de 5 ans, ça peut avoir du bon : Donald Trump peut désarçonner n'importe lequel de ses adversaires. Mais se comporter comme un kid capricieux et sensible à la flatterie est problématique quand la chambre d'enfant est le Bureau ovale. Si les informations publiées dans le Washington Post sont exactes, elles donnent deux indications importantes aux alliés et aux partenaires de Trump. La première, c'est que donner des informations à la présidence américaine pose le risque que ces informations se retrouvent dans des mauvaises mains. La seconde, c'est qu'il est manifestement tout aussi facile de manipuler un enfant de 5 ans que le locataire de la Maison Blanche. Il va falloir ajouter le Docteur Maboul et «caca boudin» dans la liste des must have pour préparer les futurs diplomates.