Le président iranien Hassan Rohani a été réélu pour quatre ans avec 57% des voix au premier tour en devançant le conservateur Ebrahim Raissi, qui a obtenu 38,3% des voix, a annoncé samedi le ministre de l’Intérieur.
«41,2 millions d'Iraniens ont participé (vendredi) à l'élection» présidentielle, soit un taux de participation de 73%, a également annoncé Abdolreza Rahmani Fazli en direct à la télévision d'Etat Irib.
Dans une première réaction et avant même l'annonce de ces résultats partiels, des dirigeants conservateurs ont reconnu leur défaite. «Les premiers décomptes montrent que M. Rohani est le vainqueur (...) et il faut le féliciter», a écrit sur le réseau social Telegram Alireza Zakani, ancien député conservateur qui avait activement participé à la campagne contre la réélection de Hassan Rohani.
Le premier vice-président de Rohani, le réformateur Es-Hagh Jahanguiri, qui s'était retiré de la course présidentielle en appelant à voter Rohani, s'est félicité sur Twitter de «la grande victoire de la nation iranienne».
Vendredi, les journalistes de l’AFP avaient constaté un vote massif et enthousiaste des électeurs à Téhéran et en province.
Face à cette forte affluence, le vote a été prolongé de six heures et s’est achevé à minuit (19h30 GMT). Même après 18 heures de vote d’affilée, des électeurs attendaient encore leur tour de voter et certains n’ont pas pu le faire.
Etendre l’ouverture
Hassan Rohani, 68 ans, briguait un dernier mandat de quatre ans et affrontait Ebrahim Raissi, religieux conservateur de 56 ans proche du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Elu en 2013, il a consacré la majeure partie de son premier mandat à la négociation d’un accord nucléaire historique avec six grandes puissances, dont les Etats-Unis, ennemi de l’Iran depuis la révolution islamique de 1979.
En échange d’une levée partielle des sanctions internationales qui frappaient l’Iran depuis près de 10 ans, Téhéran s’est engagé à limiter son programme nucléaire à des fins strictement civiles.
Cet accord n’a pas attiré les investissements étrangers espérés et n’a pas eu d’impact direct sur la vie quotidienne des Iraniens qui restent durement frappés par le chômage: 12,5% de la population, 27% des jeunes. Mais il a en revanche permis à l’Iran d’entamer son retour sur la scène internationale, une politique d’ouverture qu’entend poursuivre Hassan Rohani lors de son second mandat.