Premiers soins, accueil et hébergement. A la suite de l'attentat perpétré à Manchester, la solidarité citoyenne s'est organisée. Deux jours après l'événement tragique, des témoignages dans la presse britannique mettent en lumière ces anonymes qui ont su garder leur sang-froid pour venir en aide aux rescapés.
«Nous avons dû retirer des clous de leurs bras et de leurs visages»
Steven Jones, un sans-abri de 35 ans, se trouvait à proximité de la salle Arena quand l'explosion a retenti. Il explique à la télévision britannique ITV avoir d'abord cru à un feu d'artifice. Une hypothèse qu'il a rapidement abandonnée lorsqu'il a vu des personnes couvertes de sang s'échapper de la salle. Alors qu'il prend progressivement conscience du tragique événement qui vient de se passer, l'homme décide de venir en aide aux victimes. Sans réfléchir, il leur prodigue les premiers soins en attendant les secours. «Nous avons dû retirer des clous et des morceaux de verre de leurs bras et de leurs visages», raconte Steven Jones.
Comme lui, Chris Parker, sans-abri de 33 ans, s'était endormi à proximité de la salle Arena. Il a lui aussi porté secours à ces centaines de personnes démunies. Au Guardian, il raconte avoir recueilli une enfant dont la mère venait de décéder quelques instants plus tôt : «J'ai vu une petite fille… Elle n'avait pas de jambes… Je l'ai enveloppée dans un de mes tee-shirts et lui ai dit: "Où sont ta maman et ton papa ?" Elle a répondu : "Mon père est au travail, ma mère est là-haut."»
Pour remercier ces deux sans-abri de leur comportement héroïque, des internautes ont organisé une campagne de crowdfunding afin de leur permettre de sortir de la rue. Pourtant, tous deux s'accordent pour dire que leur acte n'a rien d'héroïque. «Ce n'est pas parce que je suis sans-abri que je n'ai pas de cœur. Il y a beaucoup de bonnes personnes à Manchester qui nous viennent en aide, nous devons leur rendre», a expliqué Chris Parker.
#RoomforManchester
Pour permettre aux rescapés de quitter le lieu, des centaines de personnes se sont mobilisées. Des chauffeurs de taxi ont proposé des courses gratuites tandis que des hôteliers et riverains ont mis à disposition une place pour la nuit. Très vite sur Twitter, le hashtag #RoomforManchester est apparu.
Not just Gurudwaras in Manchester offering victims food & accommodation, this Sikh cab driver is offering free taxi service to the needy #RT pic.twitter.com/AJNXL6JurW
— Harjinder Singh Kukreja (@SinghLions) May 23, 2017
«Si quelqu'un est à Manchester et a besoin d'un endroit où aller, envoyez-moi un message s'il vous plaît», écrit un internaute.
Le bilan de l'attentat s'établit à 22 morts et plus d'une soixantaine de blessés. Dès le lendemain de l'attaque, nombreux sont les citoyens qui ont souhaité donner leur sang. De longues files d'attente ont ainsi été observées devant les établissements de collecte de la ville. Mike Stredder, responsable au NHS Blood and Transplant a finalement déclaré à la presse britannique que les réserves de sang étaient nécessaires pour secourir les patients actuellement hospitalisés, mais a tout de même encouragé les habitants à s'enregistrer en tant que donneurs. Des comportements et initiatives citoyennes qui rappellent ceux qui avaient émergé après les attentats à Paris, Londres, Bruxelles…