Chaque mois, Libération fait le point sur les histoires qui ont fait l'actualité des femmes, de leur santé, leurs libertés et leurs droits. Vingt-et-unième épisode : mai 2017. Si vous avez manqué l'épisode précédent, il est ici (et tous les autres sont là).
Santé
Le «Trumpcare», une menace pour les femmes
«Don't Take My Care» («Ne nous prenez pas notre assurance») : des manifestantes se sont mobilisées dans plusieurs grandes villes américaines pour protester contre le projet d'abrogation par l'administration Trump de la loi sur la santé dite Obamacare, promulguée en 2010. L'American Health Care Act (AHCA), baptisé «Trumpcare», a été adopté par la Chambre des Représentants le 4 mai. Même si ce nouveau texte est édulcoré par le Sénat, des millions d'Américains pourraient perdre leur couverture santé d'ici à 2018, rapporte le Monde. Les entreprises aujourd'hui obligées de fournir une protection sociale à leurs employés pourraient s'y soustraire si la nouvelle loi était adoptée. Souscrire à une assurance santé ne sera plus obligatoire et la couverture santé dépendra de «pre-existing conditions» ou «antécédents médicaux». Les femmes sont les premières visées, les violences conjugales, sexuelles ou la grossesse pouvant être ainsi requalifées, permettant ainsi aux assureurs d'augmenter leur prix. Les prix des avortements, réduits grâce à l'Obamacare, ne bénéficieront plus de crédits donnés par le gouvernement et risquent de bondir, pénalisant ainsi les femmes les plus précaires. «Une attaque contre la santé des femmes» qui «décime l'accès aux soins des patientes à bas revenus», a notamment dénoncé le Congrès américain des obstétriciens et gynécologues (ACOG).
En mai, on a aussi évoqué un groupe de soutien américain, appuyé par un réseau sur Internet, qui s'intéresse au bien-être psychique des jeunes filles de couleur.
Genre, sexualités et corps
Le clitoris pour la première fois illustré correctement dans un manuel de SVT
Il est le grand absent des manuels de sciences de la vie et de la terre, en collège et lycée. Le clitoris va être représenté de manière complète dans la nouvelle édition d'un ouvrage scolaire, celui des éditions Magnard, «une grande première», s'est félicité sur Facebook SVT égalité, réseau de professeurs visant à lutter contre les stéréotypes dans l'enseignement. Aucun manuel de SVT ne contenait jusqu'alors de schéma correct de l'organe (le seul du corps humain entièrement dévolu au plaisir), soit mal représenté (souvent sous la forme d'un petit point), soit carrément oublié, expliquait un professeur de SVT à Libération l'année dernière. Pourtant, l'anatomie du clitoris est connue depuis plusieurs siècles.
Cette petite révolution fait cependant figure d'exception. «De tous les nouveaux manuels [prévus pour la rentrée prochaine], un seul a mis à jour son schéma», regrette le réseau SVT égalité, qui met à disposition des schémas corrects sur son site. «Tous les autres (Belin, Bordas, Didier, Nathan, Hachette, Lelivrescolaire) ont recyclé leurs éternels schémas faux : sans clitoris, ou le mentionnant sans le représenter, ou en le réduisant à un organe de quelques millimètres (alors qu'il en fait 10 cm en moyenne).» Résultat, les élèves sont très mal informées : selon un rapport sur l'éducation sexuelle remis en 2016 par le Haut Conseil à l'égalité (HCE), un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu'elles ont un clitoris, et 83% des collégiennes de 4e et de 3e ignorent sa fonction. Y'a encore du boulot.
En mai, on a relayé une autre bonne nouvelle : la mise en place, à partir d'octobre, de mesures visant à lutter contre les publicités présentant des mannequins jugées trop maigres. Libé a aussi retracé l'histoire du crâne rasé chez les femmes, coiffure souvent perçue comme suspecte, et relayé l'opération québécoise «Maipoils», mouvement qui invite à ranger au placard rasoirs et cires pendant un mois. On s'est aussi intéressé à la question de la transition vocale chez les femmes transgenres et lu la bio de Caitlyn Jenner, figure ambivalente et médiatique de cette communauté. On vous a aussi parlé de Every Body Yoga, livre «body positive» de la blogueuse et prof de yoga Jessamyn Stanley, qui prône une discipline ouverte à toutes les morphologies. Enfin, on a évoqué une série télé belge qui a pour sujet la bisexualité.
Sexisme «ordinaire»
Non, ce n'est pas «juste de l'humour» de plaisanter sur l'âge de Brigitte Macron
Alors qu'Emmanuel Macron a été élu à la tête du pays, son épouse Brigitte a fait l'objet d'un torrent de sexisme, autant par des remarques acerbes, des moqueries, que des prétendues plaisanteries sur son âge. Soyons clair : le couple ayant largement mis en avant son intimité (ou du moins, une intimité de papier glacé) et fait de nombreuses apparitions dans les magazines people et autres séquences télévisées, s'en moquer est un droit absolu. Mais ce qui est gênant, c'est quand les plaisanteries ont systématiquement – on insiste sur le «systématiquement» – pour cible Brigitte Macron, et ce parce qu'elle est l'aînée de son mari. Leur écart d'âge est le même, à peu de choses près, que celui de Melania et Donald Trump. A-t-on entendu des plaisanteries à ce sujet en particulier ? Non, car c'est l'homme qui est le plus vieux. Lorsque François Hollande a été surpris par les paparazzis rue du Cirque, de quoi s'est-on moqué ? De son scooter, des croissants apportés par l'officier de sécurité, de son casque de moto, mais pas une seconde de son âge, plus respectable que celui de Julie Gayet. Et on ne parle même pas des rumeurs sous-entendant qu'être amoureux d'une femme plus vieille que soi sans la prendre pour sa mère ou sa couverture pour dissimuler son homosexualité est impossible.
Plusieurs femmes plus âgées que leur compagnon ont d'ailleurs témoigné auprès de France Info : «Je savais que si Emmanuel Macron était élu, ma vie tournerait au cauchemar. [...] Cela fait quelques jours à peine qu'il est président et on me compare déjà à sa femme. La plupart du temps, c'est peu flatteur», a expliqué une juriste de 46 ans en couple avec un homme de 28 ans. «On assiste à un déchaînement sexiste. Par ricochet, c'est un déferlement contre nous toutes, les femmes qui avons eu l'audace de choisir un compagnon plus jeune», a-t-elle estimé. Bref, amis humoristes professionnels ou blagueurs de comptoir, payez-vous les Macron tant que vous voulez pour leur incessante propension à se mettre en scène absolument tout le temps, mais par pitié, laissez vos calculettes tranquilles.
Violences
En Inde, une fillette autorisée à avorter hors-délais après des viols
Elle a 10 ans. Un âge auquel les fillettes imaginent la maternité comme un lointain, très lointain horizon (et encore, pas forcément). Une fillette indienne est pourtant tombée enceinte, à la suite de viols répétés par son beau-père. Or, lorsqu'elle a signalé ces viols, elle était déjà enceinte de plus de vingt semaines, le délai légal en Inde pour avorter (sauf quand la vie de la femme ou du fœtus est en danger, auquel cas le délai est allongé). La justice a fini par trancher : «La cour a décidé de s'en remettre à l'avis d'un conseil de médecins et les médecins ont décidé de pratiquer l'IVG», selon un porte-parole de la police cité par l'AFP.
En mai, on est aussi revenu sur la saga Assange, alors que l'enquête pour viol contre l'Australien a été classée sans suite par la Suède. La plaignante suédoise, «choquée», maintient ses accusations. On a également traité le cas Baupin, ce député écologiste accusé de harcèlement sexuel et d'agressions par plusieurs femmes, et qui a une drôle de façon de communiquer sur l'affaire.
Droits civiques et libertés
La non-mixité, un outil d’émancipation en question
Elles avaient déjà provoqué une polémique l'année dernière, notamment dans le cadre de Nuit Debout et du camp d'été «décolonial» organisé à Reims. Les réunions non-mixtes se sont une nouvelle fois invitées dans l'actualité en mai, Anne Hidalgo ayant menacé de faire interdire un festival afroféministe présenté à tort comme «interdit aux blancs» et organisé pour partie dans un lieu appartenant à la mairie de Paris. Au programme du festival Nyansapo, organisé par le collectif Mwasi, des ateliers notamment réservés aux femmes noires et «racisées» – qui se tiendront en fait, comme il était prévu au départ, dans un bâtiment privé, comme on le résume dans cet article (et ici). Ce mode d'organisation a beau être dénoncé comme «excluant» voire comparé à du «racisme inversé», y compris à gauche, il est pourtant utilisé par des militants (notamment pour les droits civiques et les droits des femmes) depuis des décennies, comme l'explique Buzzfeed.
«Nous sommes arrivés à la nécessité de la non-mixité», écrivaient ainsi des membres du MLF en 1970. «Nous avons pris conscience qu'à l'exemple de tous les groupes opprimés, c'était à nous de prendre en charge notre propre libération.» Pour la sociologue Christine Delphy, «la pratique de la non-mixité est tout simplement la conséquence de la théorie de l'auto-émancipation», c'est-à-dire «la lutte par les opprimés pour les opprimés». La romancière Dominique Manotti défend de son côté dans nos pages ces moments d'échange entre personnes victimes de discriminations comme une «nécessité absolue», indispensable à une libération de la parole entre personnes ayant le même vécu. Fatima Benomar du collectif les Effrontées explique bien à quoi servent concrètement ces espaces dans cet article. A noter que cette non-mixité militante reste toujours limitée à quelques personnes et dans le temps, comme le rappelait Caroline De Haas sur son blog. La militante souligne par ailleurs que les réunions politiques, syndicales, ou professionnelles «composées à 100% d'hommes» ne posent, elles, pas de problème… Si la thématique vous intéresse, le magazine féministe Simonæ donne plusieurs liens pour aller plus loin. Des lectures éclairantes.
En mai, on a aussi parlé d'un échange tendu entre Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, et Alain Finkielkraut (ici, et là aussi). Et on s'est baladé à la Chapelle, ce quartier de Paris où il ne fait prétenduement pas bon vivre quand on est une femme (mais ce n'est pas aussi simple). On a également publié une tribune qui se demande si la parité est devenu insidieusement un outil de la perpétuation de l'inégalité femmes-hommes, le nouveau gouvernement n'ayant par exemple qu'une seule femme à la tête d'un ministère régalien (sur cinq), malgré les promesses d'Emmanuel Macron.
Famille, vie privée
Travail domestique : les femmes continuent d'en faire plus que les hommes
Les femmes qui ont un emploi cumulent souvent deux journées de travail (une au boulot, une à la maison avec les tâches domestiques), c'est désormais connu. Une étude de l'Insee, qui balaye les années 2009 et 2010, vient le confirmer : dans le cadre d'un couple hétéro, les femmes effectuent 3h26 de travail ménager et familial (s'occuper des enfants) chaque jour, contre 2 heures pour les hommes. Lesquels ont été incité ce mois-ci à «s'excuser» de «ne pas assez aider» leurs femmes dans une publicité particulièrement à côté de la plaque (et repérée par le site féministe Les Nouvelles News) : «Messieurs, vous qui lisez tranquillement l'Equipe, pendant ce temps votre femme s'occupe certainement de vos enfants, de la maison, du dîner... Le moment est venu de vous excuser auprès d'elle de ne pas en faire assez.» La campagne, intitulée 285 excuses, a également fait appel à des rugbymen pour enregistrer des vidéos où ils demandent effectivement pardon à leur compagne de ne pas en foutre une.
D'abord, on ne comprend pas bien l'intérêt de s'excuser sans changer quoi que ce soit à une situation inégalitaire. Ensuite, il y a dans cette pub un gros problème sémantique : non, les hommes ne sont pas censés «aider leur femme», ils sont censés participer, en faire autant, s'occuper de leur propre foyer, bref, ils ne sont pas dans une position secondaire mais doivent être tout autant impliqués dans la gestion d'une maison qu'ils habitent, d'enfants qui sont aussi les leurs, dans la préparation de repas qui finiront aussi dans leurs estomacs… On ne saurait que trop recommander la lecture d'un texte publié sur Facebook en janvier, et qui met en scène un homme expliquant parfaitement cela.
Autre action, réalisée cette fois à l'occasion de la fête des mères : des hommes, militants du réseau Zéromacho (engagé notamment dans la lutte pour l'abolition de la prostitution) sont descendus dans la rue munis de planches à repasser pour inciter les autres hommes à participer aux tâches ménagères. Un peu dommage d'avoir choisi ce jour-là en particulier… D'autant qu'il y a du boulot : selon une enquête britannique, un quart des Français pensent que le rôle des femmes est d'abord d'être «une bonne mère et une bonne épouse».
En mai, on a aussi relayé la BD de la dessinatrice Emma sur la charge mentale, qui illustre l'inégalité des rôles dans l'organisation du foyer familial.
Education
Contre le sexisme, les lycéens organisent une journée de la jupe
Le 19 mai, c'était la Journée de la Jupe. Lancée en 2006 par un lycée d'Ille-et-Vilaine, cette initiative vise à sensibiliser les jeunes au harcèlement sexuel et au sexisme et à dénoncer les inégalités femmes-hommes, tant salariales que domestiques. Les syndicats SGL, UNL, UNL-SD et FIDL ont donc appelé tous les lycéens de France à porter une jupe pour soutenir leurs camarades féminines. Coline Mayaudon, déléguée à la communication au Syndicat général des lycéens, a expliqué : «Il y a des filles qui ont peur de porter des jupes dans certains lycées, des lycées qui interdisent le port de la jupe, la pression des parents.» A Nantes, une journée de la jupe organisée il y a trois ans avait été interrompue par des incidents violents avec des militants de la Manif Pour Tous. «A cause des incidents, on était passés à côté du message principal, qui est la lutte contre le sexisme, donc nous voulions relancer l'initiative», a-t-elle expliqué au Monde.
Les élèves se sont mobilisés le 19 mai pour l'égalité salariale, alors que selon l'Insee les femmes étaient payées 24% de moins que les hommes en 2014. A Niort, Guillaume, élève de terminale témoigne auprès de France Info : «Je trouve ça inadmissible que des femmes gagnent moins que des hommes, pour moi c'est vraiment très important de montrer mon soutien à la cause féminine.» Le lycéen raconte avoir voulu «se mettre à leur place pour voir ce qu'elles peuvent vivre et mieux comprendre ce phénomène qui est pour moi totalement inadmissible. Tout le monde a le droit de s'habiller comme il veut, nous on porte bien des joggings et on ne reçoit pas de moqueries.»
Dans le même esprit, en Angleterre, d'autres actions se sont organisées en faveur d'uniformes «non genrés» pour inciter les élèves à affirmer leur identité, quelle qu'elle soit. La très réputée Highgate School, dans le nord de Londres, a autorisé ses garçons à porter une jupe, rompant ainsi avec le traditionnel schéma tailleur-jupe pour les filles et tailleur-pantalon pour les garçons. En Nouvelle-Zélande aussi (on vous en parlait ici en mars), le renouvellement des uniformes a été amorcé.
En mai, on a aussi évoqué la presse réac pour ados aux Etats-Unis, et en particulier le magazine conservateur Brio, une relique poussiéreuse d'un autre temps.
Choses lues, vues et entendues ailleurs que dans Libé
• Renommer des stations de métro avec des noms de femmes, installer des bancs réservés aux mères qui allaitent, taguer les murs de slogans féministes… L'urbaniste Audrey Noeltner, co-fondatrice de l'association Womenability, détaille dans StreetPress des idées concrètes, inspirées de l'étranger, pour que les femmes se réapproprient les villes.
• Le Monde proposait en mai un portrait de Sibeth N'Diaye, la madame communication d'Emmanuel Macron. A 37 ans, cette Franco-Sénégalaise passée par le militantisme à l'Unef et au PS est désormais responsable des relations presse de l'Elysée.
• En salles actuellement, L'amant double, de François Ozon (que notre critique n'a pas du tout aimé), est accusé d'alimenter la culture du viol. Plusieurs scènes «renforcent le cliché dangereux que les femmes ont juste besoin d'être un peu forcées, et que lorsqu'elles disent non, c'est uniquement pour aguicher l'homme, et non pour exprimer un véritable refus», explique Buzzfeed France. Le réalisateur avait déjà été critiqué en 2013 pour ses propos sur le supposé «fantasme» féminin de la prostitution.
• Alors que les séries sont souvent frileuses (et moralisatrices) en matière d'IVG, dix scénaristes expliquent à Cosmopolitan US comment ils ont abordé la question de l'avortement à la télévision ces dernières années, de Six Feet Under à Degrassi en passant par Grey's Anatomy ou Scandal.
• Street Vox nous emmène à la rencontre d'une enseignante qui explique comment elle combat le sexisme au quotidien dans sa classe. C'est une courte vidéo et elle est instructive.
• Si vous avez un peu plus de temps, consacrez le au documentaire Le cœur des femmes: attention fragile!, diffusé en mai sur France 5 et disponible sur YouTube. La journaliste Cécile Moirin s'intéresse à la hausse des accidents cardio-vasculaires, première cause de mortalité chez les femmes, également victimes d'inégalités de traitement dans les soins.
• Après les réflexions de François Fillon à Léa Salamé sur sa grossesse, une autre femme journaliste a été la cible du sexisme en mai : Anne-Sophie Lapix, qui présentera prochainement le JT de 20 heures sur France 2. «La journaliste a vu fondre sur elle une pluie de tweets sexistes. La plupart ciblent plus particulièrement Lapix à travers son mari, Arthur Sadoun, qui se trouve diriger Publicis. [...] Au-delà du bon gros amalgame complotiste comme il en est d'autres sur les réseaux sociaux, la journaliste, pourtant plus connue du grand public que son mari, a soudain été circonscrite en "femme de". D'ailleurs, de nombreux tweets la rebaptisent "Madame Sadoun".», s'agace France Culture, qui revient sur le sexisme ordinaire contre les femmes journalistes.
• Elle est devenue la première femme politique à allaiter au Parlement fédéral australien. La sénatrice verte Larissa Waters (qui avait lutté pour étendre la loi sur l'allaitement dans l'hémicycle) explique ce geste symbolique dans une tribune. «J'attends avec impatience le jour où nourrir son enfant ne fera pas les gros titres», écrit-elle dans le texte publié sur le site de la chaîne SBS.
• Enfin, on vous recommande plus que chaudement la première saison de La Servante écarlate (The Handmaid's Tale en V.O), adaptation du roman de science-fiction de Margaret Atwood, écrit en 1985 (lire notre critique ici). Cette dystopie dérangeante, où les femmes sont privées de leurs droits et forcées à l'esclavage sexuel, est étrangement familière, comme le démontre le New Yorker dans un article (en anglais) à lire ici.