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Réactions

De Merkel à Bush père, ils rendent hommage à Helmut Kohl, «un grand Européen»

Plusieurs actuels ou anciens chefs d'Etat ont rendu hommage à la mémoire de l'ex-chancelier allemand, mort vendredi à l'âge de 87 ans.
A gauche, Helmut Kohl, à droite Angela Merkel, en 2015. (Photo Daniel Roland. AFP)
publié le 16 juin 2017 à 19h51

L'ancien président américain George H.W. Bush a rendu vendredi un hommage appuyé à l'ex-chancelier allemand Helmut Kohl, saluant «un vrai ami de la liberté» et «l'un des plus grands leaders de l'Europe d'après-guerre». «Helmut était un roc, à la fois stable et fort», a souligné dans un communiqué le 41président des Etats-Unis, qui était au pouvoir (1989-1993) au moment de la réunification allemande.

Le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert, a salué sur Twitter «un grand Européen» et exprimé sa «profonde douleur». Depuis Rome, Angela Merkel a affirmé que Kohl avait «changé [sa] vie de manière décisive» par le rôle qu'a joué l'ancien dirigeant dans la réunification du pays. Il a été «une chance pour nous, Allemands», a également jugé la chancelière, qui a grandi dans la RDA communiste et entamé sa carrière politique lors la réunification allemande de 1990. C'est peu de dire que les relations Kohl-Merkel étaient distantes, Kohl n'ayant visiblement jamais pardonné le «coup de poignard» de celle qu'il appelait «la gamine» et qui avait, dans une retentissante tribune en 1999, dénoncé les pratiques financières de Kohl – lequel, alors président d'honneur de la CDU, était empêtré dans un retentissant scandale politico-financier. Un «parricide» si l'on veut, ou un acte d'émancipation politique.

Le chancelier allemand Helmut Kohl était l'«essence même de l'Europe», a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. «La mort d'Helmut me peine profondément. Mon mentor, mon ami, l'essence même de l'Europe. Il va grandement, grandement nous manquer», a écrit le Luxembourgeois sur Twitter.

Emmanuel Macron a également exprimé, via Twitter, sa tristesse de perdre «un très grand Européen». «Les grandes réalisations de notre Europe doivent beaucoup à Helmut Kohl, Schengen, la monnaie unique, les débuts de la défense européenne, détaille un communiqué de l'Elysée. Réformateur, visionnaire et unificateur, Helmut Kohl a marqué notre histoire collective.»

Sur Facebook, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán rend hommage à Kohl, un «ami de la Hongrie». Orbán, qui ne cachait pas son admiration pour l'ex-chancelier, avait rendu, en avril 2016, une visite assez médiatisée à Kohl dans son domicile de Ludwigshafen. Cette visite coïncidait avec la traduction en hongrois d'un ouvrage de l'ancien chancelier qui portait sur l'avenir de l'Europe, Aus Sorge um Europa («Par souci pour l'Europe», non traduit en français), avec, en préface, une phrase concernant la crise des réfugiés, qui, si elle ne citait pas nommément Merkel, sonnait clairement comme un reproche : «L'Europe ne peut devenir la nouvelle patrie de millions de gens qui à travers le monde sont dans le besoin.»