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Libération

Quatre dossiers minés pour Hulot

publié le 23 juin 2017 à 19h46

Cinq semaines de discrétion extrême et puis sans crier gare, une feuille de route : ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a annoncé vendredi un petit paquet de lois et de décisions qu’il convient d’archiver tant certaines sont ambitieuses.

1/Le diesel

Même s'il n'annonce ni montant ni calendrier précis, Nicolas Hulot semble déterminé à poursuivre le rééquilibrage entre les fiscalités de l'essence et du diesel engagé par le précédent gouvernement. Sur BFM TV, pour sa première grande interview depuis qu'il a succédé à Ségolène Royal, le ministre a souhaité un «rattrapage assez rapide. […] Le prix à la pompe du diesel sera le même que celui de l'essence dans un horizon assez proche». Pendant la campagne, Emmanuel Macron s'était prononcé pour l'augmentation de la taxe carbone, qui se répercute sur le prix des carburants.

2/Le gaz de schiste

En se déclarant en faveur de l’interdiction pure et simple de toute nouvelle recherche d’hydrocarbures en France, outre-mer compris, Nicolas Hulot s’aventure sur un terrain glissant. Le ministre annonce une réforme du code minier au Parlement à l’automne. Sa réécriture, une entreprise qui avait coûté son poste de ministre de l’Ecologie à Nicole Bricq en 2012 avant de bien occuper ses successeurs Delphine Batho et Philippe Martin, est terminée depuis 2013. Etrangement, il n’y a jamais eu personne pour l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Jusque-là.

3/La baie de Lannion

De droite comme de gauche, les élus des Côtes-d'Armor sont tous ligués contre l'extraction de sable marin dans la baie de Lannion, autorisée par Macron lors de son passage à Bercy en 2014. Techniquement, l'extraction est suspendue depuis cet hiver. Opposé à ce projet, Hulot devait évoquer ce sujet avec le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, vendredi. «A un moment, il faut peut-être qu'on écoute les citoyens qui sont tous contre», fait valoir Hulot.

4/Les loups

Sur les abattages de loups (lire aussi page 19) - «c'est le plus dur dans ma fonction», confie Hulot -, le ministre veut parvenir dès septembre à un schéma pour les quatre prochaines années «qui démarrera le 1er janvier». «Je ne vais pas changer d'avis parce que je suis ministre : je ne suis pas pour, confirme Hulot. Mais, en même temps, ma position doit-elle primer sur un débat de société ?» Et en même temps, comme dirait Macron. Le métier rentre vite.