L'Allemagne exerce cette année la présidence tournante du G20 et Angela Merkel a choisi sa ville natale, Hambourg, pour y recevoir à partir de vendredi les 35 délégations du sommet. Un défi. «Il nous faut gérer le grand écart entre assurer la sécurité des participants et respecter l'article 8 de la Constitution qui garantit la liberté de manifester», résume le porte-parole de la police de Hambourg, Timo Zill. 30 manifestations sont prévues pendant la durée du sommet. Les deux principaux regroupements auront lieu ce jeudi soir - «Bienvenue en enfer», organisé par l'extrême gauche - et samedi, avec un grand rassemblement qui pourrait compter jusqu'à 150 000manifestants à l'appel des ONG, des syndicats et des églises. Hambourg redoute surtout les échauffourées avec l'extrême gauche (7 000 à 8 000 militants sont attendus) mais aussi des heurts entre Kurdes et Turcs liés à la venue d'Erdogan, sans oublier la menace du terrorisme islamiste.
Nombre d’entreprises situées dans les périmètres de sécurité ont demandé à leurs salariés de rester chez eux ce jeudi et vendredi. La plupart des magasins du centre-ville comptent fermer vendredi et samedi. Plus rien ne fonctionnera normalement à Hambourg ce week-end. La police a défini une trentaine de corridors d’accès - tenus secret - menant de l’aéroport aux différents endroits clés du G20 ou des hôtels.
Pour assurer la sécurité du G20, un dispositif hors normes a été mis sur pied. Quelque 20 000 policiers et 150 chiens de police venus de toute l’Allemagne seront déployés dans la ville. Un foyer d’accueil des réfugiés, situé sur l’autre rive de l’Elbe, a été transformé en prison de haute sécurité pouvant accueillir jusqu’à 400 personnes.
Mais pourquoi donc le choix de Hambourg ? «A la différence d'un G7 ou d'un G8, le G20 demande la logistique d'une grande ville, souligne le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. En Allemagne, seuls Hambourg, Munich ou Berlin offrent de telles possibilités», car il faut pouvoir loger et offrir un espace de travail à quelque 10 000 invités. Mais Hambourg est aussi un des hauts lieux de l'activisme d'extrême gauche dans le pays. Organiser le G20 sous les fenêtres de leur point de ralliement, le centre culturel «Rote Flora» (un ancien théâtre squatté depuis 1989), est perçu comme une provocation par les autonomes. Les heurts avec les forces de l'ordre ont commencé dès le début de la semaine en différents points de la ville.