On ne peut pas tous les jours dire du mal de Donald Trump. Il y a au moins deux choses qu'il a réussies mieux que tous ses prédécesseurs en six mois de présidence : passer 20 % de son temps sur un terrain de golf et être crédité d'un taux de satisfaction de 36 %. Sur ce dernier point, il est encore surpassé par Johnson, les deux Bush, Carter, Nixon et Truman, mais aucun n'avait réussi l'exploit aussi vite. Trump a beaucoup donné : des échecs législatifs et des mensonges à la pelle, des enquêtes qui révèlent jour après jour des liens troubles entre son entourage et la Russie, etc. Logiquement, la liste de ceux qui n'approuvent pas son action s'allonge. Les démocrates, les indépendants, les principaux médias (sauf Fox et l'alt-right), les hôtes des late shows, particulièrement prisés des jeunes Américains… Les journaux engrangent des abonnés et les charges anti-Trump des Colbert, Oliver et consorts, souvent hilarantes, et très documentées, cartonnent. Vu d'ici, on se demande comment la cote de confiance de Donald Trump n'a pas déjà atteint le zéro absolu. Car aussi étrange que cela puisse nous paraître, le Président reste apprécié par les républicains. Grâce aux fameuses valeurs, pardi ! Pour cette Amérique trumpienne, l'important est de lutter contre l'assistanat et la paresse. La réduction des inégalités et des injustices ne compte pas. Et s'il y a bien une convergence de vues entre Trump et ces républicains conservateurs, c'est bien l'idée que l'administration fédérale, les gauchistes du New York Times et les saltimbanques de la télévision entendent encourager l'absence de responsabilités et la fainéantise. Une frontière entre deux mondes hermétiques, qui se nourrissent l'un l'autre, et avec laquelle Trump sait jouer. Pas sûr pourtant qu'il puisse tenir cet équilibre précaire les quarante-deux prochains mois. Mais Trump, homme de télé, est passé maître dans l'art de se moquer du monde.
édito
Anomalie
Vladimir Poutine et Donald Trump, joué par Alec Baldwin, au «Saturday Night Live» sur NBC. (Photo SNL)
par Johan Hufnagel
publié le 21 juillet 2017 à 21h06
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