La menace du réchauffement climatique plane au-dessus de nos têtes. Et ses effets pourraient être encore plus rapides et irrémédiables qu'on ne le pense : l'Asie du Sud, région habitée par un cinquième de la population mondiale, risque ainsi d'être inhabitable dès la fin du siècle, selon une étude publiée par la revue Science Advances mercredi.
D'après les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l'université Loyola Marymount à Los Angeles, le réchauffement climatique est à l'origine de vagues de «chaleur humide», plus étouffante que la «chaleur sèche». L'humidité empêchant la sueur de s'évacuer, l'individu ne peut se refroidir. Conséquence : la mort. «Même pour la personne en meilleure forme et bien ventilée.» Et ce, dès 35 °C.
Si l'humanité continue d'émettre autant de gaz à effet de serre qu'aujourd'hui, ces vagues de chaleur humides dépassant le seuil critique des 35 °C frapperont sans doute l'Asie du Sud avant la fin du XXIe siècle. Telles sont les conclusions des chercheurs, qui se sont notamment intéressés aux cas du Pakistan, du Népal, de l'Inde, du Bangladesh et du Sri Lanka.
Ces vagues de chaleur ne sont pas un phénomène futuriste. Elles ont déjà fait des milliers de morts en Inde en 1998, 2003, 2010 et 2015 (3 500 décès). Les scientifiques américains s'alarment : «Une part considérable de l'Asie du Sud vivra probablement des vagues de chaleur plus fréquentes et intenses l'été.»
L'Inde se trouve face à un dilemme important : «Persévérer dans cette trajectoire de hausse des émissions de gaz à effet de serre», au risque de menacer ses «populations les plus vulnérables», ou freiner son développement…