Le gouvernement britannique veut le beurre et l’argent du beurre : sortir de l’union douanière sans en perdre ses avantages. Mardi, le ministère chargé du Brexit a publié un document censé clarifier sa position. Froidement accueilli à Bruxelles. Et pour cause, il propose de mettre en place un accord temporaire qui lui permettrait de continuer à commercer avec les Vingt-Sept tout en négociant des accords avec d’autres pays.
Immédiatement, la Commission a précisé qu'elle n'aborderait pas cette question avant d'avoir réglé les priorités : «Plus vite le Royaume-Uni et l'UE à 27 s'accorderont sur les citoyens, le solde des comptes et l'Irlande, plus vite nous pouvons discuter douanes et relations future», a tweeté le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier. Son collègue Guy Verhofstadt a été plus direct : «Etre à l'intérieur et à l'extérieur de l'union douanière et de "frontières invisibles" est une fantaisie.»
Certes, le Royaume-Uni n'a pas changé d'avis : il veut quitter ce système qui supprime les droits de douanes sur les marchandises des pays membres et fixe un tarif douanier commun pour les produits importés des pays tiers. Ce week-end, le ministre de l'Economie, Philip Hammond, grande figure du «soft Brexit», et le ministre du commerce extérieur, Liam Fox, défenseur du «hard Brexit», ont accordé leurs violons et ont répété dans le Sunday Telegraph que le Royaume-Uni quitterait bien l'union douanière et le marché commun en mars 2019. Précisant qu'une période de transition serait nécessaire.
Selon le document, Londres espère mettre en place une «union douanière temporaire» après son départ officiel afin de limiter la casse. «Les approches que nous présentons bénéficieront à l'UE et au Royaume-Uni, et éviteront aux entreprises et aux individus des deux côtés de se retrouver au bord de la falaise», a expliqué David Davis, le ministre du Brexit, estimant que cette période de transition devrait se terminer avant les élections de 2022.