Après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, le gouvernement britannique souhaite obtenir «une période de transition» avec l'UE. Pendant ce laps de temps, le pays conserverait «un lien étroit» avec l'union douanière européenne, a annoncé mardi le ministère britannique chargé du Brexit.
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«Une approche possible serait d'avoir une union douanière temporaire entre le Royaume-Uni et l'UE», relève-t-il, précisant que «pendant cette période de transition qui sera négociée avec Bruxelles, le Royaume-Uni cherchera à négocier de nouveaux accords commerciaux ambitieux à travers le monde».
S'entendre sur cette période transitoire offrira «le temps nécessaire (...) pour mettre en place nos futurs accords douaniers», fait valoir le ministère, estimant que cela apportera «une certitude aux entreprises et la capacité d'avoir une transition en douceur».
En réponse, l’UE a précisé qu'elle n’abordera la question de sa nouvelle relation avec le Royaume-Uni qu’après avoir avancé sur les priorités de négociations fixées par les deux parties. «Nous prenons note de la demande du Royaume-Uni pour une période de mise en oeuvre, et sa préférence en ce qui concerne la future relation, mais nous n’aborderons (ces questions) qu’une fois que nous aurons fait suffisamment de progrès sur les conditions d’un retrait ordonné», a indiqué un porte-parole de la Commission européenne, en charge de la négociation au nom des 27 pays restants de l’UE.
«Voeu pieux»
Nombre d’experts ont fait valoir qu’il va être extrêmement difficile voire impossible de négocier un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et l’UE avant que le pays ne quitte le bloc des 27 en mars 2019.
Mais l'adhésion du pays à l'union douanière européenne l'empêche de négocier des accords commerciaux bilatéraux. «Notre objectif est de garantir des échanges commerciaux avec le moins de heurts possible avec l'UE et d'avoir la possibilité de forger des accords commerciaux à travers le monde», indique le ministère britannique.
Pour le député travailliste d'opposition Chris Leslie, membre du cercle de réflexion Open Britain, partisan d'un maintien dans l'UE, cette proposition d'union douanière temporaire n'est qu'un «voeu pieux». «Il est fantaisiste de prétendre que nous pouvons avoir les échanges commerciaux les plus libres possible et sans conflit avec notre premier partenaire alors que le gouvernement reste déterminé à sortir le Royaume-Uni de l'union douanière», a-t-il réagi.
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Les négociations de sortie de l’UE ont démarré en juin sur trois questions clés : les futurs droits des citoyens européens installés au Royaume-Uni, le règlement financier du divorce, et la question de la frontière irlandaise.
Londres doit publier mercredi sa position sur ce dernier point tandis qu’une nouvelle session de négociations est prévue fin août à Bruxelles.