Quarante ans après l'affaire Samantha Geimer, une troisième femme accuse le réalisateur Roman Polanski d'agression sexuelle. Identifiée par le prénom de Robin, elle a déclaré mardi, lors d'une conférence de presse à Los Angeles, avoir été «agressée sexuellement» par le cinéaste en 1973, alors qu'elle avait 16 ans. «La raison pour laquelle j'ai gardé cela pour moi, c'est que je ne voulais pas que mon père fasse quelque chose qui aurait pu l'envoyer en prison pour le reste de sa vie», a-t-elle expliqué. Son avocate, Gloria Allred (l'avocate des victimes de l'affaire Bill Cosby), a précisé que l'agression avait eu lieu dans le sud de la Californie, et que sa cliente ne donnerait pas plus de détails. Selon elle, Robin pourrait être appelée à témoigner lors d'un futur procès, et ce, malgré la prescription des faits.

Robin, elle, a indiqué qu’elle avait décidé de sortir de son silence le 9 juin, après que Samantha Geimer a demandé de clore le dossier. Le cinéaste de 84 ans est accusé d’avoir drogué cette jeune fille alors qu’elle avait 13 ans et de l’avoir violée dans la maison de Jack Nicholson, à Los Angeles en 1977, alors que l’acteur était en voyage. Roman Polanski avait à l’époque reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec une mineure, et en échange, le juge avait accepté de ne pas retenir d’autres chefs d’inculpation plus graves, notamment le viol avec fourniture et usage de drogue.

Polanski avait alors passé 48 jours en détention afin de subir un examen psychologique, avant d’être relâché. Mais en 1978, redoutant une annulation de cet accord, il avait fui vers la France, convaincu qu’il risquait d’être lourdement condamné. En 1988, Geimer poursuivait le cinéaste qui, cinq ans plus tard, lui versait un montant estimé à 500 000 euros. Un arrangement qui a mis un terme au procès civil. Pas au pénal.