Le président américain Donald Trump a gracié vendredi soir l’ancien shérif Joe Arpaio, 85 ans, qui avait été condamné pour la manière dont il a traqué les immigrés clandestins au cours de ses mandats successifs.
Le shérif Arpaio a incarné durant près d'un quart de siècle un maintien de l'ordre xénophobe dans le comté de Maricopa, avec des mesures ouvertement basées sur un ciblage discriminatoire et revendiqué des Hispaniques en Arizona. Ce partisan affirmé de Donald Trump s'est auto-baptisé «le shérif le plus dur d'Amérique». En novembre 2016, il a perdu son poste après avoir échoué aux élections et en juillet, il a été condamné pour avoir violé l'injonction d'un juge fédéral lui interdisant ses patrouilles discriminatoires.
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«Aujourd'hui, le président Donald J. Trump a accordé la grâce présidentielle à Joe Arpaio, ancien shérif du comté de Maricopa dans l'Arizona», indique un communiqué de la Maison Blanche. «Le shérif Joe Arpaio a maintenant 85 ans, et après plus de 50 ans d'admirable service pour notre pays, il mérite un pardon présidentiel», poursuit le communiqué. Pour enfoncer le clou, le président a tweeté vendredi : «Il a protégé l'Arizona!»
Joe Arpaio a remercié le président américain via Twitter : «Merci @realdonaldtrump d'avoir compris ce qu'était vraiment ma condamnation: une chasse aux sorcières par des fidèles de l'administration Obama au ministère de la Justice !»
Les réactions au pardon présidentiel, en plein ouragan potentiellement dévastateur pour le Texas (sud des Etats-Unis), n'ont pas tardé : le député démocrate Raul Grijalva, d'Arizona, a déclaré que «Joe Arpaio ne mérite pas de pardon. Toute sa vie il s'est conduit comme s'il était au-dessus des lois. Maintenant Trump lui montre qu'il avait raison.» Un autre parlementaire démocrate, Joaquin Castro, du Texas, a été plus loin, qualifiant Joe Arpaio de «sectaire qui a ciblé la communauté hispanique pendant des années. Il aurait dû purger sa peine.»
La grande association de défense des libertés ACLU a estimé pour sa part vendredi que «le président a choisi l'illégalité plutôt que la loi, la division plutôt que l'unité et la douleur plutôt que la guérison».