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Libération

«Hard Brexit» : les Tories persistent

publié le 27 août 2017 à 20h16

Cette fois-ci, David Davis ne vient pas à Bruxelles les mains vides. En juillet, une photo du ministre britannique chargé du Brexit et de son équipe, à la table des discussions sans dossier sous les yeux, avait provoqué une salve de critiques sur l’impréparation du Royaume-Uni. Mais, ces deux dernières semaines, le gouvernement a publié sept documents pour clarifier sa position.

«L'heure tourne». Des offres accueillies très froidement par les hauts responsables de l'Union européenne. Car, comme l'a souligné Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE, «l'heure tourne». Bruxelles souhaite boucler les négociations d'ici à octobre 2018 afin de laisser aux Vingt-Sept le temps de ratifier l'accord de sortie. Le gouvernement britannique espère donc rapidement passer à l'étape supérieure. «Les premiers cycles de négociations ont montré que beaucoup de questions sur notre sortie sont inextricablement liées à notre relation future», a tenté de justifier David Davis dans le Sunday Times, quelques jours après la publication d'un document sur l'union douanière et d'un autre sur la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Le gouvernement a détaillé des solutions pour régler cette question brûlante.

Le ministère chargé du Brexit a aussi planché sur la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), l'institution qui règle, entre autres, les litiges commerciaux. Depuis la victoire du Brexit, le gouvernement conservateur répète que le pays sortira de la CJUE. Cependant, le document publié mercredi est plus nuancé. «Nous allons mettre fin à la juridiction directe de la CJUE», peut-on lire, suggérant ainsi que cette cour continuera à exercer une influence indirecte.

Mais pour l'opposition, ce discours moins catégorique cache un rétropédalage. S'il est au pouvoir, «le Labour chercherait un accord de transition qui maintienne les mêmes conditions de base dont nous profitons actuellement au sein de l'UE», écrit d'ailleurs Keir Starmer, responsable du Brexit au Labour, dans une tribune publiée dimanche dans The Observer. Et de fustiger les propositions «fantaisistes et inatteignables» avancées par David Davis.

Facture. Mais le gouvernement britannique n'a pas du tout changé de position : il veut sortir de l'union douanière et du marché commun, ne plus accepter la juridiction de la CJUE. Ce positionnement ravit les Brexiters.

Bruxelles risque aussi d'accueillir froidement les propositions sur la CJUE qui est, aux yeux de Barnier, le seul «moyen pour préserver la pérennité» des droits des Européens, et l'une des priorités des négociations avec la question nord-irlandaise et la facture du Brexit.