Le président Donald Trump a déclaré ce lundi l'état d'urgence pour la Louisiane, une mesure qui permet de mobiliser davantage de moyens fédéraux en prévisions du déplacement de la tempête tropicale Harvey vers cet Etat du sud américain, voisin du Texas. L'agence fédérale de secours Fema est notamment autorisée à «mobiliser et fournir à sa convenance les équipements et les ressources nécessaires» a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
Fermeture des aéroports et d'au moins deux hôpitaux, principales routes inondées : les images les plus dramatiques venaient lundi de Houston, métropole de 2,3 millions d'habitants, quatrième plus grande ville des Etats-Unis, complètement paralysée par des dizaines de centimètres d'eau. Sur le terrain, des milliers de sauveteurs, pompiers, policiers, gardes-côtes, militaires de la garde nationale et de simples volontaires se sont mobilisés dimanche pour sauver des gens de la montée des eaux parfois fulgurante. Le pire des inondations reste à venir, ont prévenu les autorités américaines. On dénombrerait cinq morts selon un bilan provisoire du New York Times. Mais des zones entières sont encore inaccessibles ou submergées, il est encore trop tôt pour donner un bilan humain, selon les autorités. L'agence fédérale des situations d'urgence, Fema, a annoncé lundi s'attendre à devoir abriter 30 000 personnes dans des centres d'accueil temporaires. Des milliers de secouristes sillonnaient la ville pour tenter d'exfiltrer les habitants les plus vulnérables, un travail de fourmi effectué avec de l'eau jusqu'à la taille ou par bateau.
Ce lundi, le New York Times a publié une vidéo permettant de visualiser l'ampleur des inondations via le format split-screen : à gauche de l'image, des vues de Houston datant de 2016 récupérés via Google Maps, à droite les mêmes lieux actuellement submergés :
Pic atteint mercredi ou jeudi
Les précipitations ont déjà dépassé largement les 50 centimètres depuis jeudi dans la partie du Texas la plus touchée. Certaines villes en sont à plus de 70 centimètres. Et certaines zones pourraient encore recevoir 40 à 50 cm de précipitations cette semaine, selon le service météorologique national. Le pic des inondations ne devrait donc être atteint que mercredi ou jeudi, a prévenu son directeur, Louis Uccellini, lors d'une conférence de presse à Washington. «C'est un événement historique. Nous n'avons jamais rien vu de tel», a répété le chef de l'agence fédérale des situations d'urgence, Brock Long. «On n'aurait jamais pu imaginer de telles prévisions». Les prévisions sont incertaines, mais Harvey devrait se déplacer lentement vers l'est, en suivant la côte, dans les cinq prochains jours, en direction de la Louisiane et de la Nouvelle-Orléans.
Le maire de la ville n’a pas assez de bateaux légers pour secourir les habitants isolés, et le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a dit lundi qu’il allait fournir quelque 150 bateaux et 300 véhicules capables de rouler sur des routes inondées. L’agence Fema, qui a quelque 5 000 fonctionnaires déployés dans la région, s’attelle à fournir des générateurs électriques afin que des services essentiels tels que les centres d’appels 911 puissent continuer à opérer. Et des forces de l’ordre supplémentaires ont été dépêchées pour assurer la sécurité, en plus des 3 000 soldats de la Garde nationale.
Photo AFP
Harvey a ravivé aux Etats-Unis le traumatisme de Katrina, qui a provoqué en 2005 une catastrophe humanitaire avec plus de 1 800 morts et la destruction de quartiers entiers de La Nouvelle-Orléans. La réaction du président de l’époque, George W. Bush, avait été particulièrement critiquée. Donald Trump, qui vante depuis plusieurs jours la coordination entre autorités fédérales et locales, doit se rendre au Texas mardi.