Le Brexit, pourtant loin d’être finalisé, a encore frappé. De toutes les régions analysées dans le rapport de Janus Henderson Investors, le Royaume-Uni est en effet tout seul à ne pas voir ses dividendes augmenter. Ce constat est lié à la chute vertigineuse de la livre sterling depuis le vote du 23 juin 2016 en faveur de la sortie de l’Union européenne. Le taux de change de la monnaie nationale, désormais proche de la parité avec l’euro, a en effet lourdement pesé sur les dividendes. Les paiements, convertis en dollars, l’ont été à un taux très peu favorable. Les résultats de l’étude représentent un nouveau signal négatif pour l’économie britannique post-référendum qui vient également d’enregistrer un ralentissement de sa croissance au deuxième trimestre, à 0,3 %. La consommation des ménages a notamment fortement ralenti, en partie en raison de la faiblesse de la livre sterling. Le rapport n’a suscité aucun écho ni débat dans le pays berceau du libéralisme.
Les dividendes totaux britanniques ont chuté de 3,5 % pour atteindre 32,5 milliards de dollars, ce qui fait du Royaume-Uni «la seule région au monde où les dividendes ont diminué en dollars US», selon le rapport de la société de gestion d'actifs. Ce résultat place également le pays derrière ses voisins européens comme la France ou l'Allemagne. Pourtant, le Royaume-Uni a engrangé de forts dividendes, notamment grâce à une importante poussée du secteur minier. Les dividendes sous-jacents, après ajustement de l'affaiblissement de la livre sterling, ont augmenté de 6,1 %, un résultat positif et supérieur aux prévisions.
Outre le secteur minier - le seul domaine britannique à avoir augmenté ses dividendes en dollars US par rapport au deuxième trimestre 2016 -, les pétroliers ont également tiré leur épingle du jeu grâce à l’augmentation du cours des ressources et la baisse des coûts. La multinationale Rio Tinto a ainsi payé bien plus de dividendes que prévu et l’entreprise Glencore les a restaurés. Côté négatif, le groupe de médias Sky a carrément annulé tout paiement de dividendes, alors qu’il attend toujours la confirmation par les autorités de la concurrence de son rachat par le groupe Fox.