Menu
Libération
Ouragan

Irma : à Porto Rico, on organise les préparatifs et l’entraide

Après Irma, Mariadossier
Centre d'hébergement à Fajardo, le 6 septembre. (Photo Ricardo Arduengo. AFP)
publié le 6 septembre 2017 à 20h36

Linette et Alexis vivent avec leurs deux filles au deuxième étage d'une résidence à Toa Baja, à une demi-heure de voiture de San Juan, la capitale de Porto Rico. Alexis se souvient des ouragans historiques : Hugo en 1989, George en 1998, «où nous sommes restés trois mois sans eau ni électricité». Mais Irma risque d'être encore plus dévastateur : «Du jamais vu depuis 1928 d'après les médias», soupire le jeune homme.

L'île des Caraïbes, liée juridiquement aux Etats-Unis sans être un Etat de l'Union, est habituée aux phénomènes météorologiques, même si «ces quatre ou cinq dernières années, nous n'avons connu que des tempêtes tropicales», souligne Alexis. Le pays est donc préparé au pire. «Toute la résidence, poursuit-il, est équipée de tormenteras, de grandes plaques d'aluminium renforcé qui scellent les fenêtres.» La famille restera donc cloîtrée le temps qu'il faudra. Les habitants de logements plus précaires sont invités à rejoindre un refugio, que chacune des 787 municipalités de l'île doit entretenir en permanence. «Nous avons passé le week-end à faire des provisions, ajoute le père de famille. Bonbonnes d'eau, conserves, piles pour les lampes de poche car nous savons que le courant va être coupé.»

Les écoles sont fermées depuis mardi et les salariés du public comme du privé ont été libérés à midi le même jour. Les habitants qui disposent de groupes électrogènes ont aussi fait le plein d'essence et de diesel. C'est le cas de la résidence de Linette et Alexis, où «un espace collectif permet de recharger les téléphones et les ordinateurs».

Les ouragans permettent aussi de retrouver des réflexes solidaires, note Alexis. «Nous faisons le tour des voisins âgés, malades, handicapés, pour nous assurer qu'ils ne manquent de rien. Dans de tels moments, comme on dit chez nous, "volvemos a ser gente", nous redevenons des humains.»