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Libération
EDITORIAL

Vulnérables

publié le 6 septembre 2017 à 21h46

Si la situation n’était si catastrophique pour les populations concernées, on pourrait s’amuser de ce gros bras d’honneur que fait la nature à tous ceux qui, Donald Trump en tête, remettent en question la réalité et les conséquences du réchauffement. Il a suffi que le président américain annonce en juin le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, balayant les prévisions alarmantes des experts du monde entier, pour que ce deuxième semestre 2017 soit marqué par des ouragans d’une rare intensité. Les Etats-Unis l’ont d’ailleurs douloureusement vécu ces derniers temps avec Harvey, qui a frappé de plein fouet le Texas et la Louisiane. Aujourd’hui, même si un certain nombre d’instruments de mesure ont lâché sous la violence des éléments, il semblerait qu’Irma, qui vient de toucher les Antilles et se dirige vers Haïti puis Cuba, figure parmi les deux ouragans les plus dévastateurs de l’Histoire. Dure loi de la nature ? Pas seulement. Les scientifiques s’accordent sur un point : le changement climatique ne crée pas ces tempêtes mais il accentue fortement leur impact. Il est donc probable que l’épisode climatique d’aujourd’hui préfigure le monde de demain. Avec toutes les conséquences que l’on imagine pour les populations les plus vulnérables. De toute évidence, nous n’y sommes en rien préparés. Si le Texas, un des endroits les plus favorisés de la planète, n’a pas pu faire face, alors que dire de certaines zones des Antilles et d’Haïti où une grande partie des habitants vivent dans des conditions précaires ? On a vu Trump mouiller ses bottes au Texas, Macron réunir les ministres concernés en catastrophe. Sur le long terme, cela ne suffira pas.