Considérée comme la principale théoricienne du mouvement de libération des femmes, Kate Millett incarnait le féminisme de la deuxième vague, celui des années 60 et 70. Elle est morte mercredi à Paris, où elle séjournait avec sa femme, la journaliste Sophie Keir. Kate Millett fut propulsée sur le devant de la scène après la publication aux Etats-Unis, en 1970, de son ouvrage majeur : la Politique du mâle. Son essai mêle l'analyse littéraire à la sociologie, la psychologie, l'anthropologie, et définit les objectifs du mouvement féministe. C'est une critique du patriarcat dans la société et la littérature occidentale, qui pointe le sexisme de romanciers modernes. «Etre femme ou être homme, écrit-elle, c'est appartenir à deux cultures différentes.» Pour elle, l'explosion de la famille traditionnelle permettra de dynamiter l'oppression politique et culturelle fondée sur le sexe. Plus tard, à 65 ans, dans un documentaire, on pouvait l'entendre dire, un peu sombre : «Rien n'a changé dans ce pays depuis vingt ans, le féminisme n'apporte plus rien dans la vie quotidienne. Et les Américaines risquent toujours de perdre le droit à l'avortement.»
Disparition La figure américaine du féminisme Kate Millett s’est éteinte
publié le 7 septembre 2017 à 21h26
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