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Irma

L’ouragan passé, Miami découvre l’ampleur des dégâts

Après Irma, Mariadossier
Arbres déracinés, grues effondrées, quartiers inondés : la ville de Floride découvrait dimanche soir l’étendue des dégâts matériels provoqués par l’ouragan Irma, qui a fait 3 morts sur le territoire américain. Donald Trump a déclaré l’état de catastrophe naturelle.
Un véhicule et des palmiers à terre dans une avenue de Miami Beach, en Floride, le dimanche 10 septembre 2017. (Joe Raedle/Getty Images/AFP)
par Théophile Simon, envoyé spécial à Miami
publié le 11 septembre 2017 à 7h27

Ce dimanche soir, la nuit est venue clore l’épisode Irma sur Miami. Bien que le vent continuait de souffler violemment dans la nuit de dimanche à lundi, la 8e métropole des Etats-Unis peut d’ores et déjà respirer ; l’ouragan «nucléaire», tel que l’avait qualifié le maire de Miami Beach mercredi, n’aura finalement pas atteint le niveau de destruction redouté.

Après avoir touché Cuba en catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, Irma n’a pas regagné toute sa puissance lors de sa traversée du détroit de Floride et a progressivement perdu en intensité au fil du week-end, au plus grand soulagement du Sunshine State. Arrivé sur l’archipel des Keys en catégorie 4 dimanche matin accompagné de rafales à près de 200 km/h, l’œil de l’ouragan est définitivement entré en Floride au niveau de Marco Island, à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville côtière de Naples. Pendant qu’il continuait son chemin destructeur à travers l’ouest de l’Etat, l’ouragan a été rétrogradé en catégorie 2 dimanche soir, et s’apparente désormais à une grosse tempête tropicale remontant vers la Géorgie.

3 morts sur le sol américain

A la tombée de la nuit, le bilan provisoire de l’ouragan faisait état de 3 morts sur le sol américain, après avoir tué au moins 27 personnes dans les Caraïbes. Deux voitures sont entrées en collision dans le comté de Hardee, tuant les conducteurs sur le coup. Sous l’effet des vents violents, un homme a également perdu le contrôle de son véhicule dans l’archipel des Keys. Si ces chiffres devaient se confirmer dans les jours à venir, l’ouragan de ce week-end pourrait avoir été bien moins meurtrier que d’autres de taille similaire ayant traversé la Floride par le passé. A titre de comparaison, quelque 400 personnes avaient péri lors de l’ouragan de 1926 et 44 autres avaient trouvé la mort lors de l’ouragan Andrew, en 1992.

L’urbanisation galopante de la Floride pourrait en revanche avoir occasionné des dégâts matériels records. En vingt-cinq ans, la population de l’Etat a augmenté de près de 60% et s’est principalement développée sur le littoral, rendant les villes de plus en plus vulnérables à ce type de phénomène climatique. Alors qu’Andrew, ouragan de catégorie 5, avait ainsi privé d’électricité environ 1,5 million de personnes en 1992, cette fois près de 5 millions d’habitants ont été plongées dans le noir au cours du week-end.

Miami Beach envahie par les eaux

A Miami, les dégâts matériels ont été importants et la journée de lundi devrait apporter un nouveau lot de découvertes malheureuses. Miami Beach a été envahie par les eaux, et sa célèbre plage n’est désormais plus qu’une immense étendue d’algues et de débris. Partout dans la ville, des centaines d’arbres se sont écroulés sous la pression du vent et les rues du quartier d’affaires ont été recouvertes par plusieurs dizaines de centimètres d’eau, envahissant parkings et sous-sols. De nombreuses vitres ont également été soufflées par des vents de plus de 160 km/h et deux grues se sont effondrées.

L’aéroport de Miami, l’un des plus importants du pays, restera fermé ce lundi et a souffert de «dégâts des eaux significatifs» selon son directeur. Dans la baie de Miami, certains bateaux de plaisance ont été coulés par les vagues, si puissantes que quelques voiliers se sont encastrés sur les quais. Malgré l’état de catastrophe naturelle déclaré par le président Trump dimanche soir, il faudra du temps à la Floride pour panser ses plaies.