Menu
Libération
Irma

La désolation des Saint-Martinois néerlandais

Après Irma, Mariadossier
Destruction, manque d'eau… Après Irma, les habitants de la partie néerlandaise de Saint-Martin reçoivent moins de soutien que leurs voisins français.
Des habitants de Saint-Martin embarquent à bord d'un C-130 de l'armée de l'air néerlandaise, le 10 septembre. (Photo handout ministère néerlandais de la Défense. Reuters)
publié le 11 septembre 2017 à 19h22

Alors qu'Emmanuel Macron est critiqué pour la gestion en amont du passage d'Irma aux Antilles françaises, la situation dans la partie néerlandaise de l'île de Saint-Martin est encore plus grave. L'organisation de l'approvisionnement en produits de première nécessité démarre lentement tandis que les militaires et des policiers sont trop peu nombreux pour prévenir les pillages«Plus de militaires néerlandais, cela aurait permis de maintenir l'ordre, comme cela a été le cas dans la partie française», estime Cyriel Pfennings, une Néerlandaise originaire de Saint-Martin, au Algemeen Dagblad.

Depuis dimanche, l'armée néerlandaise a établi un pont aérien depuis l'île de Curaçao pour approvisionner les Saint-Martinois, notamment en matériaux de construction et en eau potable. «Mais on se demande si c'est assez. Car il y a beaucoup de gens sur l'île qui ne figurent pas sur les listes officielles», indique Pfennings. Le bilan humain d'Irma dans le sud néerlandais de l'île antillaise atteint au moins quatre morts. Comme dans le nord français, la majorité des maisons sont inhabitables.

Pas de territoire national

Pour autant, le faible engagement des autorités néerlandaises ne suscite pas de polémique. Certes, le Pays de Saint-Martin (nom complet du territoire néerlandais sur l'île) fait partie du Royaume des Pays-Bas (ArubaCuraçao, Saint-Martin et les Pays-Bas) mais pas du territoire national néerlandais. D'ailleurs, le gouvernement de La Haye et l'armée néerlandaise n'y ont aucune autorité légale. Mais pas au point de libérer les Pays-Bas de leur responsabilité. «Le statut du royaume des Pays-Bas oblige les quatre pays constituant l'union de se soutenir les uns les autres, estime Paul Bovend'Eert, professeur en droit public à l'Université de Nimègue, à RTL Nieuws. Mais les Pays-Bas étant le pays le plus grand et le plus riche, on compte donc sur lui.» Le gouvernement saint-martinois a dû faire un appel formel à l'aide… Condition nécessaire pour que La Haye intervienne à Saint-Martin.

Moins d’aide, moins rapide

392 militaires néerlandais étaient déployés dimanche dans l'île. Et 164 de plus étaient attendus lundi pour distribuer une aide humanitaire et assurer le maintien de l'ordre. Dans la partie française, moins peuplées, ce sont plus de 650 membres des forces de sécurités métropolitaines qui sont désormais présents depuis plusieurs jours. Selon Suzanne Koelega, correspondante du journal saint-martinois The Daily Herald, «on constate à quel point la partie française de Saint-Martin fait vraiment partie de la France».