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Libération

Martin Schulz : «Pour Merkel, chaque prise de position n’est qu’une question stratégique.»

Martin Schulz : chef de file social-démocrate (SPD) aux législatives allemandes
publié le 14 septembre 2017 à 20h26

Distancé de plus de 15 points dans les sondages par Angela Merkel en lice pour un quatrième mandat, Martin Schulz revient dans une interview au quotidien TAZ - dont Libération est partenaire - sur la difficulté pour les sociaux-démocrates de se faire entendre dans cette campagne. Notamment face à la stratégie de triangulation tous azimuts pratiquée par la chancelière. Il a notamment été reproché au candidat SPD de ne s'être que trop peu distingué de la politique de Merkel lors du débat opposant les deux candidats le 3 septembre. Lui s'en dédouane : «Souvenez-vous des zigzags sur le nucléaire sous la gouvernance noire-jaune [CDU-CSU, ndlr]. Ou du fait qu'elle fait comme si elle avait inventé le salaire minimum, alors que c'est nous qui l'avons mis en place, malgré sa résistance. Mais que l'alliance adopte un jour la sécurité sociale ou notre concept des retraites et de l'éducation, je n'y crois pas.»

Difficile pour le SPD d'exister dans la coalition sortante. Parce qu'il n'est pas assez à gauche ? «Même si le centre politique est affaibli, nous devons porter nos sujets et promouvoir le changement», estime le candidat.

Lors de la campagne de 2013, le SPD s'était distingué avec un débat sur le salaire minimum. Finalement introduit le 1er janvier 2015, ce thème «symbolisait la justice sociale», estime la TAZ, reprochant au passage au candidat de ne pas avoir proposé de telles mesures. «Non, ce n'est pas vrai», riposte Schulz, dont le programme comprend cette fois la création d'une «sécurité sociale d'Etat. C'est clairement une demande sociale», plaide-t-il. Avec ce système, «des millions d'assurés légaux paieraient tout de suite moins de charges seraient délestés - littéralement -, parce que les employeurs paieraient la moitié des contributions», poursuit-il, citant aussi «l'alliance éducative nationale» défendue par le SPD avec 15 milliards d'euros d'investissement à la clé. Pas sûr que ce soit suffisant pour rattraper son retard, même s'il l'assure : il continuera d'y croire jusqu'au 24 septembre.