Arborant sa cravate à motifs de chiens et sa veste en tweed inusable, Alexander Gauland a promis, dimanche soir devant une foule d'électeurs, de «pourchasser» le nouveau gouvernement allemand et Angela Merkel. Le porte-parole fédéral de l'AfD est aussi l'un de ses fondateurs. A 76 ans, il s'est imposé comme le représentant de la ligne nationale-conservatrice dure du parti. Pourtant, cet enfant d'Allemagne de l'Est a débuté sa carrière politique au sein de la CDU, en 1970. Gauland y a passé la majorité de sa vie, porteur d'un conservatisme sociétal et d'un libéralisme économique. Ce n'est que dans les années 2000 qu'il débute son virage à l'extrême droite. Puis il cofonde l'«Alternative pour les élections 2013», en réponse à la solidarité - mesurée - du gouvernement allemand envers les Grecs. Un mouvement qui devient rapidement l'AfD. Ses manœuvres populistes le mènent à demander la fermeture des frontières de son pays et de l'UE. En mars, il réclamait des restrictions migratoires islamophobes. Le dérapage pronazi n'aura pas tardé. Le 2 septembre, il lâche en meeting : «Si les Français ont le droit d'être fiers de leur empereur [Napoléon] […], alors nous avons le droit d'être fiers des performances des soldats allemands durant la Seconde Guerre mondiale.»
Alexander Gauland : les conservateurs nationalistes
par Aude Massiot
publié le 25 septembre 2017 à 20h26
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