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Libération

Obamacare : une sénatrice républicaine met Donald Trump en échec

publié le 26 septembre 2017 à 20h36

Avec leur très courte majorité au Sénat américain, les républicains savent que chaque voix compte - celle de Susan Collins, 64 ans, pivot de l’actuelle législature, en premier lieu. La sénatrice républicaine du Maine a annoncé lundi qu’elle s’opposait au nouveau projet de détricotage de la loi sur la couverture maladie de Barack Obama, qui devait être soumis au vote du Sénat cette semaine.

Ajouté à celui de deux sénateurs républicains, John McCain et Rand Paul, et à celui de l’intégralité des élus démocrates, le «non» de Susan Collins met une nouvelle fois en échec une promesse du parti vieille de huit ans et quasi-slogan de campagne de Donald Trump.

Dans un communiqué sévère, la sénatrice reproche à sa majorité une procédure bâclée et une proposition de loi qui «affaiblirait la couverture santé de dizaines de millions d'Américains». Son opposition à une précédente proposition de loi pour abroger l'Obamacare avait déjà contribué à faire capoter un vote cet été. «Collins est très constante dans son opposition, note l'ex-membre du conseil économique de l'administration Obama Matthew Fiedler. Ça demande pas mal de courage politique : elle sait que son parti, comme son Président, en sont très mécontents.»

Celle qui avait soutenu McCain en 2008 s'était fendue, en août 2016, d'une tribune dans le Washington Post pour signifier qu'elle ne voterait pas pour Trump. «Il ne reflète pas les valeurs historiques du Parti républicain, ni notre approche inclusive pour gouverner, nécessaires pour soigner les divisions dont souffre notre pays», écrivait-elle.

Désignée plusieurs fois «sénatrice la plus bipartisane» par des études universitaires, son historique de vote montre qu'elle est la républicaine la plus modérée au Sénat, notamment sur l'accès à l'avortement ou les droits des LGBT.