Les résultats du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien viennent tout juste de tomber : presque 93 % de oui, avec une participation de 72 % (3,3 millions de votants et plus de 2,8 millions pour le oui). A Erbil, il est 17 heures mercredi lorsque des klaxons et quelques drapeaux sont agités. Mais la ville est encore calme. Pour l’instant, les expressions de joie sont toujours assez contenues. A vrai dire, Erbil est resté très calme toute la journée de mercredi. Tout comme le reste du Kurdistan d’ailleurs. Même à Kirkouk, ville multiethnique où le référendum n’était pas attendu avec enthousiasme par une partie de la population non-kurde, aucun incident n’est à déplorer. Pourtant dimanche encore, la tenue du scrutin n’était pas assurée partout. Les bureaux de Kirkouk n’ont été livrés en bulletins que lundi matin très tôt.
La participation demeure forte et il s’agit certainement d’une victoire importante pour le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et le président de la région qui va pouvoir capitaliser sur ces résultats. Localement, dans les zones tenues par l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), la participation risque d’être moindre. Elle le sera encore moins dans certaines bourgades des «territoires disputés». En attendant la ventilation des résultats par ville, les interrogations portent désormais sur la réaction des pays voisins. A l’étranger, ce scrutin est largement critiqué, tout particulièrement par la Turquie, la Syrie et l’Iran, pays voisins comptant des minorités kurdes.
Les vols pourraient être suspendus à partir de vendredi. Certains voyageurs ont d’ores et déjà avancé leur départ, préférant devancer des éventuelles restrictions. Les frontières terrestres, elles, restent ouvertes jusqu’à nouvel ordre. Le risque d’un blocus économique ne semble pas inquiéter les responsables locaux qui affirment avoir des garanties. Pourtant ce scénario serait un des pires qui puisse se produire, la région ayant besoin de voix de circulations vers l’extérieur pour l’exportation de ses matières premières et l’importation de produits manufacturés.