Menu
Libération
Référendum

Le roi accuse les dirigeants catalans de menacer la stabilité de l’Espagne

Le stade du FC Barcelone fermé le 3 octobre 2017 en raison de la grève générale observée en Catalogne (Photo Josep LAGO. AFP)
par AFP
publié le 3 octobre 2017 à 21h49

Le roi d'Espagne a accusé mardi les dirigeants catalans de s'être placés en marge du «droit et de la démocratie» et annoncé que l'Etat rétablirait «l'ordre constitutionnel» en Catalogne où des centaines de milliers de personnes manifestaient contre les violences policières lors d'un référendum interdit par Madrid.

L’épreuve de force entre le gouvernement central et les dirigeants catalans, qui menacent de déclarer l’indépendance, a plongé l’Espagne dans sa crise la plus grave depuis le retour de la démocratie en 1977.

Dans une charge aussi rare que cinglante, Felipe VI a accusé les dirigeants catalans de s'être placés «en marge du droit et de la démocratie» en organisant le référendum de dimanche. «Avec leur conduite irresponsable, ils peuvent même mettre en danger la stabilité de la Catalogne et de toute l'Espagne», a dit le souverain qui ne s'était pas exprimé sur la crise depuis dimanche. L'Etat doit assurer «l'ordre constitutionnel en Catalogne», a-t-il ajouté dans une allocution télévisée.

Ce bref discours d’une fermeté sans précédent est le point d’orgue d’une journée marquée par des manifestations de masses en Catalogne, où les principaux syndicats avaient appelé à la grève générale. Des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées lors de manifestations d’étudiants, de pompiers ou de simples citoyens indignés par la violence dont ont fait usage la police nationale et la Garde civile contre les manifestants dimanche. Selon la police locale, près de 700 000 personnes ont manifesté dans plusieurs défilés à Barcelone et de nouveaux cortèges se formaient dans la soirée.

Aux termes de l'article 155 de la Constitution, jamais encore invoqué, le gouvernement peut obliger une région à respecter ses obligations constitutionnelles si elle les viole ou si elle «porte gravement atteinte à la l'intérêt général de l'Etat».

L’Espagne vit sa crise politique la plus grave depuis février 1981, quand l’intervention télévisée du roi Juan Carlos, père de Felipe VI, avait été décisive pour stopper une tentative de coup d’Etat militaire.