Des dizaines de milliers de personnes manifestaient samedi en Espagne pour l'«unité» et le «dialogue» dans la crise ouverte depuis le «référendum» catalan d’autodétermination, alors que les séparatistes envisagent de déclarer l’indépendance unilatérale de leur région dans les prochains jours.
Sur la place Colon, des Madrilènes venus afficher leur «patriotisme» agitaient des drapeaux espagnols tout en scandant des slogans hostiles aux dirigeants catalans séparatistes, à l’origine de la consultation de dimanche dernier interdite par la justice espagnole.
«Je suis venue pour montrer l'unité de l'Espagne», expliquait Rocio Villanueva, 30 ans.
Octavi Puig, un retraité catalan qui vit à Madrid, a dit manifester «parce que je ne veux pas qu'on mette un Mur de Berlin pour aller là où se trouvent les morts (de sa famille) et mes proches».
Selon le bureau du représentant du gouvernement conservateur à Madrid, ils étaient 50 000.
«Parlem? Hablemos?»
Un peu plus loin, face à la mairie, l’initiative citoyenne, «Parlem? Hablemos?» (On se parle?, en catalan et en espagnol) a réuni plusieurs milliers de personnes vêtues de blanc, réclamant un «dialogue» entre les Catalans et le reste de l’Espagne.
A Barcelone, la même initiative a rassemblé plusieurs milliers de personnes face à la mairie. «On ne peut nier la tension sociale», disait Alicia Domenec, professeur de 39 ans. «Il y a une rupture, une fracture, des insultes, une négation de l'autre».
Des manifestations similaires ont aussi eu lieu à Valence (sud-est), Saragosse et Valladolid (nord), entre autres.
Dimanche, une autre manifestation «pour retrouver la sagesse» est prévue à Barcelone. L'écrivain Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature de nationalités péruvienne et espagnole, qui a qualifié l'indépendantisme catalan de «maladie», y participera.
Les tensions entre Madrid et les séparatistes au pouvoir en Catalogne depuis début 2016 ont plongé le pays dans sa plus grave crise politique depuis son retour à la démocratie en 1977.
La crise, qui inquiète aussi l’Europe, touche également la Catalogne, où vivent 16% des Espagnols car selon les sondages la moitié de la population n’est pas indépendantiste.