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Libération

Theresa May tente de reprendre la main

publié le 9 octobre 2017 à 21h36

Theresa May l'a affirmé lundi, péremptoire devant les députés britanniques à propos des brûlantes négociations sur le Brexit : «La balle est désormais dans leur camp», celui des vingt-sept membres de l'Union européenne. Sauf que ces derniers ont dit que non, pas vraiment. «Il n'y a pour le moment pas de solution trouvée pour la première étape du processus, à savoir les conditions du divorce, donc la balle se trouve entièrement dans le camp britannique pour faire avancer la situation», a sèchement répliqué Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission.

La Première ministre britannique s'exprimait à la Chambre des Communes alors que démarrait à Bruxelles la cinquième session de négociations sur le Brexit. Elle devrait durer jusqu'à jeudi. Objectif : reprendre la main après la semaine dernière qui a tourné au cauchemar. Le congrès annuel des conservateurs a révélé de violentes divisions en son sein et s'est conclu par un discours totalement raté de May. Après une tentative de coup au sein de la majorité, pour le moment avortée, des bruits sur l'imminente démission de la Première ministre ont couru avant de faire place à l'éventualité d'un remaniement destiné à éliminer Boris Johnson, déloyal ministre des Affaires étrangères avide de la remplacer. Lundi, Theresa May s'est donc évertuée à montrer qu'elle restait aux manettes, affirmant que le Royaume-Uni sortirait bien du marché unique et de l'union douanière et souhaitant un «partenariat économique unique et ambitieux avec l'UE».

Mais cet optimisme n’est pas forcément partagé par les Vingt-Sept. Si Londres estime avoir largement progressé, notamment avec ses propositions sur le futur statut des citoyens européens, à Bruxelles, on reste prudent. Non seulement cette question n’est pas totalement réglée, mais celle de la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord l’est encore moins. Et sur la facture, les avancées sont encore plus timides.