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Libération

Présidentielle au Liberia : George Weah touche au but

George Weah, à Monrovia, le 8 octobre. (Photo I. SANOGO. AFP)
publié le 15 octobre 2017 à 20h46

«George Weah a gagné au premier tour, nous le certifions, plus de 50 % des voix», exultait un proche de l'ancien footballeur jeudi soir. L'aboutissement de quinze mois d'une campagne présidentielle au Liberia que Weah reconnaît avoir été harassante. Les chiffres sont cependant à prendre avec précaution. Des allégations de victoire finalement démenties avaient déjà été relayées lors des précédents scrutins dans les rangs de la Coalition pour le changement démocratique (CDC).

La commission électorale, la NEC, n’a communiqué jusqu’alors que des résultats partiels. Et si, pour l’organisme, Weah est en tête, les premières estimations laissent plutôt présager un second tour face à l’actuel vice-président, Joseph Boakai, qui a repris le flambeau du parti au pouvoir (Parti de l’unité). La présidente, Ellen Johnson Sirleaf, ne se représentait pas après deux mandats, comme l’exige la Constitution. Le scrutin est donc la première transition démocratique du pays depuis plus de soixante-dix ans et redonne aux Libériens l’espoir d’un changement. Le bilan de la présidence de la première femme élue à la tête d’un Etat africain est plus que mitigé. La gestion financière de l’épidémie Ebola (2014-2016) a partiellement vidé les caisses et fait chuter la croissance du pays ; la corruption culmine et les accès restreints à l’électricité, à l’eau, à l’éducation ou aux soins ainsi que le chômage exaspèrent.

Au quartier général de l'opposition vendredi soir, la nuit ressemble aux précédentes. Pas de scène de liesse. Des dizaines de personnes sont rassemblées «pour être ensemble, on est comme une famille», affirme un membre de la CDC. Blessy vient chaque soir depuis un mois. A l'entrée du terrain, le portrait géant de George Weah s'affiche sur un semi-remorque. «J'ai voté pour lui en 2005 et pour son parti en 2011. Cette année, il va gagner dès le premier tour, c'est sûr.»

Les chiffres définitifs ne seront publiés que le 25 octobre, selon la NEC. Un second tour sera organisé deux semaines plus tard, si aucun candidat n’atteint la majorité absolue. Dans l’attente des résultats, aucun signe de tension n’est perceptible dans le pays, mais les autorités restent vigilantes.