Menu
Libération

Manille annonce avoir tué le chef de l’EI dans la région

publié le 16 octobre 2017 à 19h36

Il était appelé «l’émir». Et considéré par les jihadistes indonésiens, malaisiens et philippins comme le chef de l’Etat islamique en Asie du Sud-Est. Activement recherché depuis au moins trois ans par les Philippins et les Américains, sa tête avait été mise à prix 5 millions de dollars (environ 4,2 millions d’euros) par le FBI. Isnilon Totoni Hapilon a été tué lundi à Marawi, où les forces de sécurité philippines tentent de venir à bout d’un long siège entamé le 23 mai dans cette ville du sud de l’archipel par plusieurs centaines de jihadistes se réclamant de l’Etat islamique.

Le ministère philippin de la Défense a confirmé qu’Isnilon Hapilon avait été tué lors d’une opération – la dernière ? – de l’armée visant à libérer des otages dans le dernier quartier encore aux mains des islamistes. Son corps a été retrouvé au côté de celui d’Omar Maute, responsable du jeune groupe jihadiste des frères Maute. Les deux hommes avaient joint leurs forces en mai afin de s’emparer de Marawi, une ville de 200 000 habitants. Ils souhaitaient y établir un califat à Mindanao, la grande île du sud des Philippines, qui reste l’un des maillons faibles de la lutte antiterroriste dans la région. Signe de l’ampleur de la crise qui a rappelé au président Rodrigo Duterte les ratés de ses forces de sécurité, la bataille s’est éternisée, faisant plus de 1 000 morts et chassant plus de 400 000 personnes. Dès les premiers jours, les autorités assuraient que l’issue des attaques était l’affaire de quelques jours. Elles durent depuis cinq mois.

Isnilon Hapilon a été l’un des leaders d’Abou Sayyaf, groupe spécialisé dans les attentats, les prises d’otages et les décapitations depuis les années 90.