Ça ressemble un peu à du désespoir. La Première ministre britannique, Theresa May, a lancé mercredi une déclaration d'amour aux 3 millions de citoyens européens qui vivent au Royaume-Uni dans une lettre ouverte : «Les droits des citoyens sont ma première priorité», a-t-elle écrit, insistant sur le fait qu'un accord sur leur situation post-Brexit est «à portée de main». Elle propose pour la première fois depuis le vote sur la sortie de l'UE d'associer les citoyens européens aux discussions sur leur sort. Quelques heures plus tôt, son secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Boris Johnson, gesticulait à Londres devant la communauté polonaise. Il lançait à tout va des «je vous aime» en polonais à une assistance hilare et quelque peu médusée. L'objectif de ces délirantes démonstrations d'affection est clair. May souhaite susciter une certaine considération de ses pairs dans les négociations sur le Brexit. Elle sait que le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, qui se tient actuellement à Bruxelles, conclura sur l'absence de progrès suffisants. Mais le ton du communiqué final, qui sera publié ce vendredi, est crucial pour May. Un mot, une phrase pourraient faire la différence entre un retour à Londres humiliée ou armée de l'assurance que la situation n'est pas totalement bloquée et progresse.
Theresa May : «Je veux que vous et vos familles restiez [au Royaume-Uni] !»
publié le 19 octobre 2017 à 19h16
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