L'Egypte vit la pire crise des droits de l'homme de son histoire. Alors que le Président, Abdel Fattah al-Sissi, rencontre ce mardi Emmanuel Macron à Paris, les associations de défense des droits humains dénoncent l'«épidémie de torture» qui sévit dans le pays. Syndicalistes, journalistes… l'Egypte d'Al-Sissi n'épargne aucun acteur de la société civile : 60 000 arrestations depuis 2013, ciblant toute voix dissidente (57 au sein de la communauté LGBT), avec des condamnations allant de six mois à six ans, et 1 700 disparus depuis 2015. La répression est toujours plus violente alors que le pays est confronté à une crise économique sans précédent : l'inflation ne cesse de battre des records avec une hausse en rythme annuel de 32 %, et au moins la moitié des richesses est détenue par les militaires. Les ONG exhortent Macron à cesser la «scandaleuse politique de tolérance» à l'égard de l'Egypte. Parallèlement à d'éventuels contrats d'armes - la France est le deuxième fournisseur d'armes de l'Egypte -, l'Elysée a promis d'aborder la situation des droits humains.