Menu
Libération
Indépendantisme

Le président catalan veut s’exprimer à Madrid

Catalogne: vers l'indépendance?dossier
Elections anticipées, indépendance… Puigdemont, qui doit se rendre au Sénat espagnol, hésite encore sur sa stratégie.
Carles Puigdemont, le 24 octobre à Barcelone. (Photo Josep Lago. AFP)
publié le 24 octobre 2017 à 20h16

Des élections régionales anticipées, issue possible de la crise qui oppose le pouvoir central à une région en rébellion ? Ce scénario, largement évoqué, apparaît moins probable à trois jours de la réunion du Sénat qui, vendredi à Madrid, devrait entériner la confiscation des prérogatives de l’exécutif catalan.

Un retour aux urnes, un peu plus de deux ans après le précédent scrutin, avait été inscrit samedi par le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, dans son agenda de prise de contrôle de la Généralité. Le délai est prudent : «Dans les six mois.» En Catalogne, au sein des indépendantistes mais aussi de leurs opposants, des voix ont pressé Carles Puigdemont de prendre la même décision avant d'être démis de ses fonctions. Le Parti socialiste (PSOE) est favorable à cette initiative rendant inutile l'application de l'article 155 que doit voter le Sénat. Mais le ministre de la Justice, Rafael Catalá, a mis en garde mardi : «La violation par Carles Puigdemont de ses obligations ne se règle pas exclusivement en convoquant des élections.»

Cette décision apporterait un ballon d'oxygène au président séparatiste, mais constituerait un reniement : la «loi de déconnexion» adoptée par sa majorité le 7 septembre prévoyait une déclaration d'indépendance unilatérale deux jours après un vote positif au référendum du 1er octobre. Trois semaines plus tard, la proclamation de la sécession n'est toujours pas intervenue.

De nouvelles élections sont en outre un exercice périlleux pour les deux camps. Rajoy prend le risque de légitimer les indépendantistes par le suffrage universel. Et une nouvelle victoire des séparatistes est envisageable après l'émotion suscitée par la répression policière des votants du 1er octobre.

Mardi, Puigdemont s’est dit prêt à se rendre au Sénat, qui lui propose de s’expliquer jeudi après-midi ou vendredi matin. Le calendrier est serré : jeudi, il doit assister à une assemblée plénière du Parlement à Barcelone. Le lendemain, la Chambre haute espagnole débattra - et certainement approuvera - l’application de l’article 155.