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New York: huit personnes tuées par un chauffeur, le maire parle de terrorisme

Un homme a été arrêté après une fusillade. Les faits se sont produits dans le sud de Manhattan.
Des membres de la police new-yorkaise près du véhicule qui a tué plusieurs personnes sur une piste cyclable de Mannhatan. (Photo Don Emmert. AFP)
par Théophile Simon, correspondance à New York
publié le 31 octobre 2017 à 21h50
(mis à jour le 31 octobre 2017 à 23h15)

Il était environ 15 heures, ce mardi, lorsqu’un camion s’est engouffré à pleine vitesse sur une piste cyclable de l’ouest de Manhattan, non loin du quartier chic de TriBeCa. Selon le dernier bilan, au moins 8 personnes ont été tuées et une quinzaine blessées.

La scène s’est produite sur la West Street Highway, une artère très fréquentée reliant le nord de Manhattan au quartier d’affaire de Wall Street, dans le sud de l’île.

Ruben Cabrera se promenait à quelques dizaines de mètres du lieu de l'incident lorsqu'il a entendu six coups de feu : « Je n'ai pas tout de suite pensé à une fusillade, raconte cet étudiant de 22 ans, d'autant que j'ai d'abord vu un petit groupe de gamins courir au loin. C'est Halloween aujourd'hui, alors j'ai pensé à des pétards où à une blague de ce genre. » Ce n'est qu'en entendant les cris des blessés qu'il a compris ce qu'il venait de se jouer. « Pour mieux voir la scène, je suis monté sur un pont pour piétons qui enjambe le boulevard. C'est là que j'ai saisi la gravité de la scène ; sur le côté droit de la rue se trouvaient deux corps à proximité de vélos explosés. A gauche du boulevard, un camion accidenté avait visiblement heurté un autre homme, allongé sur la chaussé. En l'espace de trois minutes, des dizaines de voitures de police et d'ambulances étaient déjà sur place et des hélicoptères ont commencé à effectuer des rotations au dessus du quartier. La police m'a ensuite demandé d'évacuer le quartier. »

En l’espace de quelques dizaines de minutes, des centaines de policiers ont ainsi bouclé le sud de Manhattan, provoquant des embouteillages monstres à l’heure de la sortie des bureaux.

Lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi, la police new yorkaise a révélé que le suspect appréhendé était un homme de 29 ans. D'après plusieurs médias américains, l'homme se serait écrié « Allah Akbar [Dieu est grand] » en sortant de son véhicule avant de fuir avec deux armes à la main. Un policier a ensuite ouvert le feu et l'a atteint à l'estomac. Corroborant ces éléments, le maire de la ville, Bill de Blasio a parlé de « terrorisme » et s'est immédiatement rendu sur place accompagné du gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo.

Pendant que le jour commençait à décliner sur New York, une nuée d’hélicoptère survolaient encore le sud de la ville et sa Freedom Tower, construite en remplacement des tours jumelles. En contrebas de l’imposante tour, des centaines journalistes ayant afflué des quatre coins de la ville s’apprêtaient à attendre devant les barrages de police.

A quelques jours des élections municipales et quelques mois après qu’une attaque similaire a fait un mort et 22 blessés dans le quartier de Times Square, cet incident devrait remettre au centre du débat la question de la menace terroriste, à New York comme dans le reste du pays.

Donald Trump ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Deux heures à peine après l’incident et alors que la police ne s’était pas encore prononcée sur la potentielle nature terroriste de l’accident, le président américain a déclaré sur Twitter :« A New York, il semble que ce soit une nouvelle attaque par une personne malade et déséquilibrée. Les forces de l’ordre suivent cela de près ; PAS AUX USA ! »