Jeudi soir, @realDonaldTrump a été débranché. Pendant onze minutes, les rêves les plus fous sont presque devenus réalité. Le président twitto avait-il jeté l’éponge et remisé définitivement ses saillies à l’emporte-pièce ? Etait-ce annonciateur d’un retrait du président américain ? Tuons le suspense : Donald Trump est toujours à la Maison Blanche. Un employé de Twitter avait simplement désactivé le compte. C’était sa dernière journée : il s’est offert un joli cadeau de départ. Les réactions à ces onze minutes de coupure sont révélatrices de la psychologie d’un pays totalement à cran, coupé en deux. Beaucoup d’Américains aimeraient se réveiller d’un cauchemar qui a débuté il y a un an, presque jour pour jour. Et il reste encore de très nombreux pro-Trump prêts à poursuivre l’aventure. L’impatience des premiers, alimentée par chaque nouvelle révélation sur les possibles ingérences russes dans la campagne ou les attaques contre le système de sécurité sociale mis en place par Obama, est à la hauteur de la transformation profonde du pays que Trump, par petites touches presque invisibles, parvient à conduire. Le temps joue pour les seconds. Il n’y a pas véritablement de plan B à Trump. Ni chez les républicains. Ni (encore moins ?) chez les démocrates. La preuve, leur faible empressement à tenter d’«empêcher» le président golfeur, raciste, infantile, soumis aux lobbys et totalement imprévisible. Ce choc des temporalités, des urgences, des impatiences, promet une suite, pour ne pas dire une fin, de la présidence Trump pleine de moments aussi hallucinants, consternants et stupéfiants que ceux de l’année passée. Il lui reste trois ans, peut-être moins, peut-être plus. Il s’en passe de belles en trois ans. Nous ne sommes même pas à l’abri d’une bonne surprise.
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