L’Etat islamique ne contrôle plus aucune ville importante sur le territoire qui constituait son califat proclamé à l’été 2014, à cheval sur l’Irak et la Syrie. La prise de Deir el-Zor par l’armée syrienne vendredi marque une perte significative pour l’organisation jihadiste, après Raqqa il y a une quinzaine de jours et Mossoul en septembre, les capitales syrienne et irakienne de l’EI.
«Entièrement libérée» selon l'agence de presse officielle Sana, Deir el-Zor, chef-lieu de la province du même nom, comptait 300 000 habitants avant le conflit. Il en reste à peine 90 000 aujourd'hui, après l'exode d'une majorité de la population depuis sa prise en 2014 par les jihadistes, puis le début de l'offensive de l'armée syrienne en septembre. La ville «était le siège principal des dirigeants de l'organisation. En perdant son contrôle, ils perdent leur capacité à diriger des opérations terroristes menées par leurs hommes», s'est félicité le haut commandement de l'armée syrienne dans un communiqué. Il s'agit de la première victoire du régime syrien, appuyé par ses alliés russe et iranien, contre l'EI.
La province de Deir el-Zor fait actuellement l’objet d’une autre offensive menée au nord par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes, soutenues par la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis. Peu avant l’annonce de la prise de Deir el-Zor, c’est la ville d’Al-Qaïm, de l’autre côté de la frontière, qui est tombée aux mains des forces irakiennes, ainsi qu’un important poste frontière, Husseiba.
Les jihadistes sont désormais principalement retranchés dans une zone largement désertique entre l'est de la Syrie et l'ouest de l'Irak, le long de la vallée de l'Euphrate, qui chevauche ces deux pays. Selon la coalition internationale, environ 1 500 combattants de l'EI sont encore présents dans cette zone qui devrait être le théâtre de la «dernière grande bataille» contre le groupe terroriste.