Menu
Libération
Ciao, ciao

«C’est ça l'apocalypse» : la défaite de la Nazionale vue par la presse italienne

Le gardien de l'Italie Gianluigi Buffon lors du match contre la Suède en barrage retour de qualif pour le Mondial-2018 à San Siro, le 13 novembre 2017 (Photo Marco BERTORELLO. AFP)
par Alessio Foderi
publié le 14 novembre 2017 à 16h08

Arrivederci squadra azzura. Cette fois, c'est plié. La première fois c'était en 1958. Soixante ans plus tard, l'Italie dit à nouveau au revoir à la Coupe du monde. Les mots de la presse italienne semblent presque faibles pour exprimer la stupeur nationale au lendemain de la rencontre Italie-Suède. Au pays où le foot est une seconde religion, une passion quasi mystique, l'inimaginable s'est donc produit. Jusqu'à la dernière minute, juste avant le coup d'envoi du match fatal, la quasi-totalité de la presse (sportive ou généraliste) ne voulait pas croire au scénario du pire.

«C'est ça l'apocalypse… Nous sommes hors Mondial», titrait lundi soir quelques secondes après la fin de la rencontre la Gazzetta dello sport sur son site internet, en évoquant ce résultat (0-0). Mardi, à la une du quotidien sportif c'était un seul mot: «Fine» («fin»). «Des occasions ratées, un pénalty refusé et un peu de malchance», écrit le journal sportif. «L'Italie hors du Mondial !», lance le Corriere dello sport, avec des photos de joueurs en larmes, alors que l'édition papier ouvre avec «Fuori tutti!» (tous dehors). Un acte d'accusation qui vise à condamner tout le monde, et pas seulement l'entraîneur de la «Nazionale» Gian Piero Ventura.

Dans son édition numérique, Corriere dello sport a dénombré quelques commentaires en formes d'attaques publiés sur les réseaux sociaux contre Ventura. Des railleries censées aider à mieux digérer cette douloureuse page du calcio transalpin. Mais c'est surtout le quotidien indépendant Il Tempo qui lance la bombe: «La honte! Allez travailler, Ventura et les footballeurs, vous êtes tous coupables». Interrogé sur le fait de présenter «des excuses aux Italiens» Ventura a répondu: «Oui, bien sûr. Des excuses pour le résultat, pas pour l'engagement, la volonté et tout le reste.» Des mots repris par profil Twitter de la «squadra azzurra».

Ce drame national était tout aussi présent dans l'ensemble de la presse généraliste. «Italie désastreuse» écrit La Stampa alors que pour le Corriere della sera c'est «la honte historique». Le journaliste Aldo Cazzullo commente sur le web du Corriere.it comment cette défaite va laisser un vide dans une génération, après les mauvaises éditions du 2010 et 2014. Les mots de La Repubblica ont une note de mélancolie: «L'apocalypse a une couleur bleu sombre. Elle a le goût des larmes de Gigi Buffon, qui nous brisent le cœur: il n'y aura pas de 6e Mondial pour lui, il serait entré dans la légende, le seul à l'avoir fait». Un Gianluigi Buffon qui a confirmé, les yeux en larmes, la fin de 20 années d'une carrière internationale.