Teresa Ribera est directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
Deux ans après la COP 21, où va le mouvement lancé lors de la signature de l’accord de Paris ?
La dynamique se poursuit et s’étend. Mais elle doit faire face à un important défi : changer les mentalités pour que ce ne soit plus le petit détail dans la négociation, la petite mesure, mais le système entier qui change. On voit aussi que l’accord de Paris ne parle plus seulement aux négociateurs mais aussi aux citoyens, aux investisseurs. Dans ces deux sphères, les comportements évoluent rapidement. Mais ces efforts ne sont pas pris en compte dans les discussions officielles de la Conférence sur le climat.
Les mentalités changent-elles vraiment ?
Oui, les investisseurs, par exemple, commencent à poser des questions aux entreprises qui veulent développer des projets : «Vous avez mesuré les risques climatiques ? Comment allez-vous vous y adapter ?» Malheureusement, ce monde et celui politique n’avancent pas à la même vitesse.
Ces dynamiques sont-elles suffisantes au regard de l’évolution du climat ?
Elles vont dans la bonne direction, mais ne se font pas du tout assez rapidement. On voit d’autres acteurs que les gouvernements, comme les villes, les régions et des regroupements de citoyens aller au-devant de l’action. Mais les leaders politiques, eux, se sentent-ils assez concernés pour avancer, avec tous leurs moyens disponibles, dans la lutte et l’adaptation au changement climatique ? Je n’en suis pas sûre.