En mars, Jérôme Jarre avait réussi à affréter un avion chargé d'aide alimentaire pour la Somalie. La star des réseaux sociaux vient de lancer une nouvelle campagne d'appel aux dons, cette fois pour les Rohingyas, cette population musulmane de Birmanie victime d'un nettoyage ethnique depuis la fin du mois d'août. Depuis le Bangladesh, il a lancé un appel via Twitter pour «donner toutes nos voix» aux Rohingyas.
HUMANITY. IT’S NOW OR NEVER!
— JÉRÔME JARRE (@jeromejarre) November 27, 2017
WE NEED ALL OF YOU!
LET THE WORLD KNOW! 🌎♥️#LoveArmyForRohingya pic.twitter.com/X0vPGr2eQl
Et pour attirer l'attention sur la situation alarmante des 600 000 réfugiés, il a également envoyé l'acteur Omar Sy dans les camps de fortune installés dans le sud du Bangladesh.
WE ARE THE PEOPLE OF THE WORLD 🌎🌍🌏
— Omar Sy (@OmarSy) November 27, 2017
LOVE & UNITY WILL SUCCEED ❤️
SEE YOU TOMORROW ON FACEBOOK FOR 48H LIVE FROM THE CAMP #LoveArmyForRohingya pic.twitter.com/nHS4GwNAo0
Accompagné des YouTubeurs John Rachid et Mister V, l'acteur d'Intouchables témoigne dans le livestream #LoveArmyForRohingya des besoins des réfugiés, dont la moitié d'enfants, qui vivent dans un dénuement total dans ce qui est considéré désormais comme le plus grand camp de réfugiés du monde.
Interpellé par Jérôme Jarre et les internautes, le président turc, Recep Tayyep Erdogan, a répondu favorablement à sa demande d'aide sur Twitter :
Dear @jeromejarre,
— Recep Tayyip Erdoğan (@RTErdogan) November 28, 2017
We never turn down requests for assistance — wherever the people in need may be.
We will support #LoveArmyforRohingya efforts through our aid agencies, @AFADTurkey @Tika_Turkey and @RedCrescentTR, along with @TurkishAirlines. https://t.co/fQ0eaOPvBx
De l'autre côté de la frontière, le pape François, lui aussi préoccupé par le sort de cette minorité musulmane, rencontrait ce mardi la dirigeante birmane Aung San Sun Kyi. Sans toutefois citer explicitiement les Rohingyas, le pape a estimé que l'avenir de la Birmanie passait par «la paix», fondée notamment sur «le respect de tout groupe ethnique et de son identité», dans un discours prononcé lors de son deuxième jour en Birmanie devant les autorités civiles du pays, dans la capitale Naypyidaw.
Malgré des annonces diplomatiques ces derniers jours, faisant état d'un «accord» entre Dacca et Naypyidaw pour le retour des réfugiés, en réalité la situation est totalement bloquée. Après l'attaque d'une trentaine de postes de police par des petits groupes de rebelles, le 25 août, les autorités birmanes ont lancé une campagne de représailles d’une violence inouïe contre la population civile musulmane de l'Arakan (ou Etat Rakhine), qui a poussé plus de la moitié de la communauté rohingya à fuir.
Chassés de leurs terres, victimes de massacres et de viols, leurs villages incendiés, les Rohingyas ont trouvé refuge au Bangladesh voisin. Le Bangladesh, déjà pauvre et surpeuplé, victime d'inondations meurtrières cette année, n'a pas l'intention d'intégrer cette nouvelle population.
Côté birman, les autorités considèrent que les Rohingyas qui ne peuvent prouver que leur famille vivait dans l'Arakan avant 1824, date de l'invasion anglaise, ne sont pas citoyens birmans, et a commencé à s'approprier leurs terres. Présentés dans leur propre pays par une propagande haineuse comme des «terroristes bengalis», des «immigrés illégaux», musulmans pauvres et persécutés dans un pays très majoritairement bouddhiste, le sort des Rohingyas peine à attirer l'attention de la communauté internationale.