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Libération

Vidéos anti-islam : le Royaume-Uni s’indigne des retweets de Trump

publié le 29 novembre 2017 à 20h16

Les Britanniques se sont étranglés mercredi en découvrant les hystéries matinales du président américain : sans commentaire, Donald Trump a retweeté allègrement trois vidéos anti-islam, elles-mêmes postées par Jayda Fransen, vice-dirigeante d'un groupuscule fasciste britannique, Britain First. Cette dernière a été arrêtée la semaine dernière pour «incitation à la haine raciale, conduite menaçante et intimidation» après un discours prononcé à Belfast. Quant au chef du groupe, Paul Golding, 35 ans, il a été condamné en décembre 2016 à deux mois de prison pour être entré dans une mosquée en dépit d'une interdiction légale.

Britain First, qui compterait moins d'une quarantaine de membres, a été formé en 2011 par des adhérents du parti d'extrême droite British National Party (BNP), alors en perte de vitesse. Le groupe, qui se veut anti-immigrants et anti-musulmans, n'a cependant jamais remporté le moindre siège aux élections où il a présenté des candidats. La commission électorale britannique vient d'ailleurs de lui retirer l'appellation de parti politique et la presse le qualifie souvent de «groupe paramilitaire fasciste». Mais ces détails n'ont pas particulièrement interpellé le président américain, qui, avec ses millions de followers, leur a ainsi accordé une publicité gratuite. Jayda Fransen s'est d'ailleurs montrée plus qu'enthousiaste et a elle-même tweeté : «Donald Trump a retweeté ces vidéos et a environ 44 millions de followers ! Que Dieu bénisse Trump ! Que Dieu bénisse l'Amérique !»

La sortie de Donald Trump a été discutée à la Chambre des communes qui siégeait à ce moment-là. Le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a appelé le gouvernement britannique «à condamner les retweets d'extrême droite de Donald Trump». «Ils sont écœurants, dangereux et constituent une menace contre notre société.»

Quant au porte-parole de la Première ministre britannique, Theresa May, actuellement en déplacement, il a sèchement jugé que «le président [américain] a eu tort de faire cela». Mais il a indiqué qu'il n'était pas prévu, à l'heure actuelle, de revenir sur l'invitation du chef de l'Etat américan. Officiellement, Donald Trump est donc toujours invité par la reine Elizabeth II à se rendre en visite au Royaume-Uni.