L'unanimisme est de mise. Y compris chez certains experts habituellement sceptiques sur les réelles capacités balistiques de la Corée du Nord. Après le tir, mercredi, d'un nouveau missile intercontinental (ICBM), presque tous s'accordent pour dire que le régime de Pyongyang a franchi une étape importante dans la maîtrise des lancements. De nombreux éléments concordent pour dire que les Nord-Coréens peuvent frapper l'ensemble du territoire américain, comme ils l'ont proclamé dès mercredi. «C'est un très gros missile, a commenté sur Twitter Michael Duitsman, chercheur associé au Centre d'études pour la non-prolifération, en Californie. Et je ne dis pas "gros pour la Corée du Nord". Seule une poignée de pays peut produire des missiles de cette taille, et la Corée du Nord vient juste de rejoindre le club.» Jeudi, le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, a évoqué avec inquiétude un missile «d'un nouveau genre avec des capacités considérables».
Le même jour, le régime de Kim Jong-un a diffusé des photos et une vidéo qui permettent d'en savoir un peu plus sur le Hwasong-15 tiré mercredi. Comme l'écrit Michael Elleman, de l'Institut international pour les études stratégiques sur le site d'expertise 38 North, cet engin «n'est pas une version modifiée du Hwasong-14» testé les 4 et 28 juillet. Plus grand, il pourrait expédier une «arme nucléaire de taille moyenne dans n'importe quelle ville du territoire américain», confirme Elleman. Son système de propulsion et de motorisation a connu de grands progrès. Il y a moins d'un an, début janvier, Kim Jong-un annonçait que son régime était aux «dernières étapes avant le lancement test d'un missile balistique intercontinental». Depuis, il a procédé à trois essais. Avec des engins plus puissants, volants plus haut et plus loin.