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Mazette ! L'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) vient de publier sur son site un texte selon lequel le cactus – enfin, plus précisément une de ses espèces, en l'occurrence le figuier de barbarie – serait l'avenir de l'alimentation et du fourrage dans les régions du globe les plus arides. Avant d'arriver à pareille conclusion, la FAO a réuni des experts spécialistes des plantes «afin qu'ils mettent en commun leurs connaissances et tentent d'aider les agriculteurs et les décideurs politiques à utiliser de manière plus efficace et stratégique leurs ressources naturelles qui, trop souvent, ne sont pas appréciées à leur juste valeur».
Car quand la majorité des cactus ne sont pas comestibles, «les espèces Opuntia ont beaucoup à offrir, surtout si elles sont traitées comme une culture et non comme une mauvaise herbe», indique l'agence alimentaire de l'ONU. «Lors de la période d'intense sécheresse qui a frappé le sud de Madagascar [en 2015], le cactus s'est révélé être une source essentielle de nourriture, de fourrage et d'eau pour les populations locales et leurs animaux, rappelle la FAO. Cette même région a également connu une grave famine après avoir tenté d'éradiquer la plante que certains considéraient comme une espèce envahissante et inutile. Très vite, elle fut réintroduite.»
Au Mexique, terre de naissance du figuier de barbarie, plante cuisinée pour alimenter l'humain au Mexique et en Sicile, sa consommation du fruit atteint 6,4 kilos par an et par habitant, quand le Brésil compte 500 000 hectares de plantations de cactus à des fins de fourrage. En outre, la plante est également cultivée en Ethiopie et en Afrique du Nord. En Ethiopie, 180 000 hectares sont consacrés à la culture des figues de barbarie dans la région du Tigray. Car outre ses qualités nutritionnelles, cette espèce de cactus est capable de stocker de l'eau dans ses branches. Ce qui, d'après l'agence de l'ONU, en fait «un puits botanique capable de fournir jusqu'à 180 tonnes d'eau par hectare, soit assez pour abreuver cinq vaches adultes en cas de sécheresse».
En outre, le figuier de barbarie, dont la culture «gagne peu à peu du terrain face à la nécessité de renforcer la résilience des populations confrontées à des situations de sécheresse, de températures élevées et de sols dégradés», «améliore la qualité des sols, favorise les plantations d'orge» et serait à même «d'aider à limiter les émissions de gaz à effet de serre en réduisant la méthanogénèse des ruminants quand il est intégré à leur alimentation». Bref, tout bénéf pour l'homme, les ruminants et la planète. Mazette !