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Libération

Poutine, un candidat pas si «novost» que ça

publié le 7 décembre 2017 à 20h56

«Novost». La nouvelle. La dernière, venue de Russie, nous prend au dépourvu : Vladimir Poutine va participer à l'élection de Vladimir Poutine. Oui, il se présentera à la présidentielle en mars 2018, a-t-il fini par avouer mardi. Ce ne sera jamais que la cinquième fois qu'il se soumettra au plébiscite populaire. Il a désormais une chance de devenir l'un des leaders russes à la plus grande longévité, devant Brejnev (seize ans), et derrière Staline (trente et un ans). Les réactions des principaux concurrents de l'inamovible locataire du Kremlin furent tout aussi inattendues : «Poutine n'a pas de vision d'avenir», a affirmé le communiste Guennadi Ziouganov, qui brigue le Kremlin depuis 1996. «Il n'y a que deux prétendants. Comment les gens vont-ils voter ? Ceux qui vivent bien, pour Poutine, ceux qui vivent mal, pour moi», ne doute pas de son côté Vladimir Jirinovski, le sulfureux leader du Parti libéral démocrate (nationaliste) LDPR, autre vétéran de la politique russe, qui se présente pour la sixième fois. Grigori Iavlinski, le candidat du parti d'opposition Iabloko (qui n'a pas de sièges à la Douma), se présente quant à lui pour la troisième fois (il n'a jamais dépassé les 8 %), et ne compte rien changer à sa campagne. Alexei Navalny, le seul véritable opposant, et seul aussi à faire campagne à travers le pays, et qui, vraisemblablement, ne pourra pas prendre part au scrutin, appelle à ne pas «se laisser avoir par l'escroc Poutine». A la Douma, on joue à se faire peur. «On commençait à s'inquiéter. Cela donne de l'espoir pour notre avenir», a commenté, en toute sobriété, Viatcheslav Volodine, le porte-parole du Parlement russe, à qui l'on doit déjà cette formule : «La Russie, c'est Poutine. Sans Poutine, pas de Russie.»