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Libération

Trois séries, une réalité

publié le 25 décembre 2017 à 20h26

Pédagogie par l’image… Pour qui veut comprendre, par la fiction, la très réelle puissance financière et politique des barons de la drogue en Amérique latine, trois séries s’imposent d’elles-mêmes.

-Narcosraconte l'ascension et la chute de Pablo Escobar, parrain sanguinaire, quoique très «famille», du Cartel de Medellín, en Colombie. Tout y est, décrit avec intelligence et clarté, grâce au commentaire sarcastique du héros, un agent américain de la Drug Enforcement Administration (DEA) : les immenses profits nés du trafic de la cocaïne, qui donnent aux narcos une puissance militaire et politique sans limites, leur permet de contrôler la vie de métropoles entières (Medellín, Cali), de défier l'Etat colombien gangrené par la corruption, et même de déclencher une guerre civile qui causera des dizaines de milliers de morts.

-La seconde, El Padron del Mal, qui raconte la même histoire au fil d'une longue «telenovela» un brin mélo, prend du relief dans la mesure où elle est réalisée par deux victimes directes d'Escobar, dont le fils d'un des rares journalistes qui s'est dressé contre le cartel et qui l'a payé de sa vie.

-El Chapo, enfin, narre l'ascension et d'arrestation d'El Chapo («le petit»), grand par ses crimes et par ses évasions spectaculaires, jusqu'à devenir l'un des protagonistes principaux de l'empire de la drogue au Mexique. On sera peut-être rebuté par l'abondance inépuisable des scènes de meurtres et de torture : nul scénariste fou derrière cette débauche de sang, de cynisme et d'assassinats, c'est la stricte réalité de la vie et de la mort au pays des narcos.