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Libération
édito

Une gare «Trump» à Jérusalem : de quoi se lamenter

Un Juif ultra-orthodoxe porte un masque de Donald Trump, à Bnei Brak le 12 mars. (Photo Menahem Kahana. AFP)
publié le 27 décembre 2017 à 16h22

Si la situation n’était pas si grave et accablante sur le terrain, l’annonce prêterait à sourire. Les autorités israéliennes ont décidé de baptiser «Donald J. Trump» la future gare qui desservira le mur des Lamentations, en contrebas de l’Esplanade des Mosquées, dans le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem. Cette gare sera un des arrêts du train qui reliera bientôt Tel-Aviv à Jérusalem en moins d'une demi-heure. Le gouvernement Nétanyahou entend ainsi saluer la décision du président américain de reconnaître la ville comme capitale d’Israël.

Condamnée par la communauté internationale dans sa presque totalité, cette initiative a provoqué depuis le 6 décembre, en Cisjordanie et à Gaza, des violences entraînant la mort de douze Palestiniens. Et poussé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à vouloir prendre le leadership du monde musulman, ce qui rebat les cartes dans un Moyen-Orient déjà déchiré entre sunnites et chiites. Rien n'aura donc été épargné aux Palestiniens que le rouleau compresseur israélo-américain écrase chaque jour un peu plus. L'ambassadeur américain en Israël, David Friedman, serait même allé jusqu'à demander à ses collègues du département d'Etat de ne plus parler d'«occupation» de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de Gaza, où les habitants n'ont pourtant aucune liberté de mouvement et vivent sous l'œil constamment ouvert de l'armée israélienne. Un problème palestinien ? Quel problème palestinien ?