L'idée semble simple, voire naïve. «Planter des arbres pour combattre le climatoscepticisme promu par le président Donald Trump», invoquent les créateurs de l'initiative Trump Forest. Vendredi, le président américain a encore récidivé : «Dans l'Est, cela pourrait être le nouvel an le plus froid jamais enregistré. Nous pourrions peut-être utiliser un petit peu de notre bon vieux réchauffement climatique contre lequel notre pays, contrairement à d'autres, allait payer des milliers de milliards de dollars. Couvrez-vous !» a-t-il tweeté.
Comment un geste aussi simple que de planter un arbre pourrait-il compenser un an de reculs environnementaux de Trump, comme l’ouverture de zones naturelles à l’exploration pétrolière et gazière ou la relance de l’industrie du charbon, énergie la plus polluante ?
Parce que les arbres ont un puissant pouvoir de captation et de stockage du CO2. Début novembre, des scientifiques du Woods Hole Research Center ont établi qu'en arrêtant la déforestation et en permettant aux arbres de repousser, le «puits» forestier permettrait de capturer 100 milliards de tonnes de CO2 de plus d'ici à 2100. De quoi parcourir au moins un quart du chemin pour atteindre l'objectif d'une limitation à + 1,5 ° C des températures mondiales à la fin du siècle, fixé par l'accord de Paris. Trump Forest revendique avoir permis, en moins d'un an, de planter 959 282 arbres. Pour un coût s'élevant à 126 482 dollars (105 000 euros). Elle ne reçoit pas d'argent, ni ne plante d'arbres. Mais encourage les volontaires à financer leur plantation via des organisations spécialisées, ou à le faire eux-mêmes. L'objectif est fixé à 10 milliards d'arbres, pour compenser les 650 millions de tonnes de CO2 supplémentaires qui, selon une étude de la revue Nature, vont être larguées d'ici 2025 dans l'atmosphère à cause de la suppression du Clean Power Act décidée par Trump.