Au Zimbabwe, ce fut un peu Noël avant l’heure, lorsque le 21 novembre, Robert Mugabe a soudain accepté de quitter le pouvoir. Aussitôt une immense clameur a retenti dans les rues de Harare, la capitale. Certes, les chances de voir cet autocrate poussé vers la sortie après trente-sept ans de règne s’étaient amplifiées depuis le coup de force de l’armée une semaine auparavant. Les militaires avaient pris le contrôle du pays, alarmés par l’emprise croissante de Grace Mugabe, 52 ans, sur son vieil époux, âgé de 93 ans. Malgré le coup de force de l’armée, Mugabe a d’abord refusé d’être écarté, et une procédure de destitution parlementaire était en cours quand il a enfin cédé à la pression. Triste fin pour le père de l’indépendance en 1980, longtemps célébré comme un héros. Mugabe laisse un pays ruiné et traumatisé par les violences politiques. Son successeur, Emmerson Mnangagwa, fut son plus proche collaborateur avant d’être écarté début novembre, provoquant le coup de force de l’armée. Reste à voir si cette révolution de palais apportera les changements espérés ou ne sera qu’un ravalement de façade.
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