Le sacre de l'Eurovision avec Salvador Sobral, le cinquième ballon d'or conquis par Cristiano Ronaldo dos Santos Aveiro : le Portugal a moissonné les succès en 2017. Mais le plus significatif est le satisfecit décerné par l'UE en portant Mário Centeno à la présidence de l'Eurogroupe, le cénacle qui fixe la politique économique de la zone euro. Ministre des Finances depuis novembre 2015, il est l'artisan du «miracle portugais». Les chiffres sont édifiants : un déficit public ramené en 2016 à 2 % du PIB (la France affiche 3,4 %) ; une croissance de 2,6 % cette année, le meilleur résultat depuis 1990. Le chômage ? 8,5 %, contre 16,7 % chez le voisin espagnol. Le tout sans inflation ou presque (1,5 % en 2017). En novembre 2015, quand le socialiste António Costa forme son gouvernement avec le soutien des communistes et des anticapitalistes, le pays est paupérisé et déprimé par le traitement de choc qui a rogné les salaires, les retraites, les budgets de la santé et de l'éducation. Un abandon partiel de la rigueur, la relance de la consommation interne, la dynamisation du tourisme et des exportations ont permis le spectaculaire redressement économique. Prouvant que politique de centre gauche peut rimer avec efficacité économique.
Portugal Le petit miracle
publié le 29 décembre 2017 à 17h36
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